Accueil Magazine La Presse Reflux | gastro-œsophagien : consulter pour éviter le pire !

Reflux | gastro-œsophagien : consulter pour éviter le pire !

Les désagréments que provoque le reflux gastro-œsophagien touchent aussi bien les nourrissons que les adultes. Une sensation de brûlure, qui reprend après les repas copieux, les cafés ou encore au beau milieu de la nuit durant le sommeil, revient, essentiellement, à la remontée des sucs digestifs vers l’œsophage. C’est que les sucs digestifs sécrétés par l’estomac pour faciliter la digestion sont caractérisés par une acidité qui ne convient nullement aux parois œsophagiennes. Ces dernières se trouvent, ainsi, en proie à une inflammation qui risque de persister au fur et à mesure de la remontée desdits flux. 

Dysfonctionnement du sphincter ou hernie  hiatale

Il faut dire que la principale cause du reflux gastro-œsophagien n’est autre que le dysfonctionnement du sphincter œsophagien inférieur ou de la partie  reliant l’œsophage à l’estomac. Le bon fonctionnement du sphincter consiste en l’ouverture conditionnée pour laisser pénétrer les aliments dans l’estomac. Or, un sphincter en dysfonctionnement reste ouvert plus longtemps ce qui favorise la remontée de l’acide gestique vers l’œsophage. Les nourrissons en souffrent non pas à cause d’un problème de dysfonctionnement mais en raison de l’immaturité de leur sphincter. D’ailleurs, ce problème se résout spontanément à l’âge de six mois à un an. Quant aux adultes, l’on constate que les personnes les plus à risque sont celles qui souffrent d’une hernie hiatale, les femmes enceintes au cours des premiers mois de grossesse, les personnes obèses ou présentant un surpoids, les personnes âgées de plus de cinquante ans, les personnes atteintes de sclérodermie et les athlètes. Le tabac constitue un facteur propice au reflux gastro-œsophagien.

Redoutables complications

Il est intéressant de savoir qu’un reflux gastro-œsophagien fréquent ou chronique risque d’entraîner plusieurs désagréments physiologiques notamment une raucité de la voix, une toux persistante, un laryngospasme tout comme il peut évoluer vers des pathologies graves comme le cancer du larynx ou celui de l’œsophage. 

Aussi, s’agit-il d’un problème de santé nécessitant d’être pris au sérieux et impliquant un suivi médical assuré par un spécialiste.  D’ailleurs, l’inflammation répétitive des parois œsophagiennes risque de donner lieu à des lésions, des ulcères et même des hémorragies au niveau de l’œsophage. Autre complication à retenir : la sténose peptique ou le rétrécissement du diamètre de l’œsophage. Le reflux gastro-œsophagien peut, également, évoluer vers un œsophage de Barrett, augmentant ainsi nettement le risque d’un cancer. 

Symptômes anodins et autres, alarmants

Pour prévenir les éventuelles complications, voire ces pathologies classées comme graves, les spécialistes recommandent aux sujets concernés par le reflux gastro-œsophagien de consulter le médecin en cas de désagréments persistants. Les symptômes qui devraient mettre la puce à l’oreille se résument en une sensation de brûlure, une déglutination douloureuse, ressenties plusieurs fois par semaine, des troubles du sommeil dus au reflux, de reprise des symptômes une fois les traitements antiacides interrompus. Notons que des symptômes nettement plus alarmants devraient pousser les malades à consulter au plus vite, à savoir  une difficulté à avaler, des vomissements récurrents, toux, insuffisance respiratoire, des maux d’estomac, une perte de poids subite et injustifiée ainsi que l’apparition de sang dans les crachats, les selles ou encore dans le vomis. Pis encore : si le sujet ne ressent aucune amélioration en dépit d’un traitement d’une durée d’un ou de deux mois, des suspicions sur des pathologies graves risquent d’être confirmées suite à un bon diagnostic.   

Pour diagnostiquer un reflux gastro-œsophagien, le gastro-entérologue recourt d’abord à un examen par endoscopie ou par fibroscopie. Un examen par pHmètrie peut être effectué pour distinguer le reflux pathologique de celui, normal. La pH-impédancemétrie permet de distinguer la nature du reflux, notamment le reflux acide ou non-acide, gazeux ou liquide.

Les gestes qui sauvent !

Cela dit, les personnes sujettes à ce problème de santé sont capables de le prévenir sinon de réduire sensiblement son intensité et sa fréquence, et ce, en optant pour une hygiène de vie et des mesures de précautions simples mais efficaces.  Il convient, avant toute chose, d’éviter les facteurs propices au reflux comme le tabac et l’alcool mais aussi certains aliments notamment le café, le chocolat, les agrumes, les plats gras et épicés, les boissons gazeuses, les tomates, les oignons et autres aliments dont le PH est élevé. Il est recommandé pour les personnes obèses ou en surpoids de perdre les kilos de trop et retrouver un poids-santé. Il est déconseillé, par ailleurs, de s’étendre après avoir mangé et voire  d’arrêter de manger trois à quatre heures avant d’aller se coucher.  Les spécialistes recommandent aussi d’élever la tête du lit d’au moins 15 centimètres afin de réduire le risque d’avoir un reflux durant le sommeil.

Le traitement du reflux gastro-œsophagien consiste en la prise de médicaments antiacides sinon des antagonistes H2 dont l’effet consiste à réduire la production des acides gastriques ou encore des inhibiteurs de la pompe à protons. Le recours à la chirurgie n’est possible que pour les personnes présentant de graves complications dues au reflux ou encore à une hernie hiatale assez volumineuse.   

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