Lors du Sommet sur l’ambition climatique, coïncidant avec le cinquième anniversaire de l’Accord de Paris, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les responsables du monde à déclarer “l’état d’urgence climatique” dans leur pays jusqu’à ce que la neutralité carbone soit atteinte. “Cinq ans après l’Accord de Paris, nous ne sommes toujours pas sur la bonne voie. Les engagements qui avaient été alors pris n’étaient pas suffisants. Et même ces engagements n’ont pas été respectés”, a regretté le chef de l’ONU. Ce sommet de l’ambition climatique, destiné à célébrer l’Accord de Paris et à montrer que son esprit n’est pas mort, est l’occasion d’exhorter les gouvernements à redoubler leurs efforts en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Et d’ajouter que “nous ne sommes pas condamnés à échouer”, en ce sens que le relèvement de la crise du Covid-19 peut être vu comme “une occasion d’engager nos économies et nos sociétés sur une voie verte, conformément au Programme de développement durable à l’horizon 2030”. Mais ce n’est pas encore gagné, notant que, pour l’instant, les membres du G20 consacrent 50 % de plus à leurs plans de relance et de sauvetage des secteurs liés à la production et à la consommation de combustibles fossiles qu’aux énergies à faible teneur en carbone. Chaque pays, ville, institution financière et entreprise est appelé à adopter un plan de transition vers zéro émission nette d’ici à 2050. Les principaux secteurs émetteurs, tels que le transport maritime, l’aviation et l’industrie, doivent également présenter et appliquer de nouveaux plans de transformation, en accord avec cet objectif. Cinq ans après l’adoption de l’Accord de Paris : un événement qui tombe à point nommé, à un moment où nous entrons dans la décennie de l’action pour la réalisation de l’Agenda 2030, et que nous sommes témoins de la mise en place d’instruments internationaux pour atteindre les objectifs fixés de l’accord dont la réalisation constitue une composante essentielle vers la l’atteinte des objectifs de développement durable (ODD). En vertu de cet accord, la Tunisie, dans sa Contribution Déterminée au niveau national (CDN) élaborée en 2015, s’est proposée de réduire ses émissions de gaz à effet de serre dans tous les secteurs (énergie, procédés industriels, agriculture, forêts et autres utilisations des terres, et déchets) de manière à baisser son intensité carbone de 41% en 2030 par rapport à l’année de base 2010. La Tunisie, qui fait déjà des efforts importants d’atténuation dans sa ligne de base, prévoit de baisser de manière inconditionnelle et avec ses propres efforts, de 13 % son intensité carbone par rapport à l’année 2010. Pour la réalisation du reste de l’objectif, soit une baisse additionnelle de l’intensité carbone de 28% en 2030 par rapport à celle de l’année 2010, la Tunisie compte sur l’appui de la communauté internationale en termes de financement, de renforcement des capacités et de transfert technologique. La mise en œuvre de la contribution tunisienne en matière d’atténuation nécessite la mobilisation d’importants moyens financiers estimés à environ 18 milliards US$ pour la couverture des besoins d’investissement et le financement des programmes de renforcement des capacités. L’effort national nécessaire pour réaliser la contribution inconditionnelle de la Tunisie est estimé à presque 10% des besoins totaux en investissement dans l’atténuation. L’effort national concerne exclusivement le secteur de l’énergie qui constitue la part la plus importante des besoins en investissement. Les impacts socioéconomiques et environnementaux toucheront notamment les ressources en eau, l’agriculture, les écosystèmes naturels et artificiels, le littoral, la santé et le tourisme.
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