Accueil A la une Vaccination : Que sait-on des vaccins Pfizer et Astrazeneca ?

Vaccination : Que sait-on des vaccins Pfizer et Astrazeneca ?

Depuis samedi dernier et après une série de couacs et de cafouillages, les Tunisiens en savent enfin davantage sur les commandes de vaccins contre le Covid-19. Le ministère de la Santé a annoncé que 93.600 doses devraient arriver dans les prochains jours. Le gouvernement espère que d’ici avril, la Tunisie pourrait recevoir près de 2 millions de doses, sur un total de 4 millions de doses prévues pour immunise la population contre le coronavirus. Si les noms des vaccins et leurs origines se multiplient, les 93.600 premières doses arriveront de chez Pfizer-BioNtech, tandis que 500 000 ou plus ont été commandées chez le britannique AstraZeneca. Toutefois, sur le papier, la Tunisie a aussi accordé une autorisation temporaire de mise sur le marché au vaccin russe Spoutnik. Faisons le point sur ces vaccins et sur l’efficacité des deux premiers vaccins qui arrivent, Pfizer et AstraZeneca !

Pfizer, efficace mais attention tout de même !

Grace à un partenariat à succès avec l’allemand BioNtech, Pfizer a été la première firme pharmaceutique a annoncé, en septembre 2020, la découverte du vaccin anti-Covid. A la faveur d’une nouvelle technologie jamais utilisée auparavant sur l’être humain, le monde pouvait respirer un bon coup.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le vaccin est «sûr et efficace», mais dans le détail, l’OMS déconseille le vaccin pour certaines franges de la population, en raison des «contre-indications». Ainsi, il n’est pas recommandé aux personnes ayant des antécédents allergiques, tout comme il est déconseillé aux femmes enceintes, et ce en dépit du fait que ces dernières sont plus exposées au développement de formes graves liées au Sars Cov 2. Pour l’OMS, il n’existe pas pour le moment suffisamment de données pour affirmer que les femmes enceintes peuvent, sans danger, se faire vacciner.

En revanche, pour les personnes souffrant d’hypertension, de diabète, d’asthme, de maladies pulmonaires, hépatiques ou rénales, le vaccin est efficace, d’autant plus que ces populations sont vulnérables. Par ailleurs, les personnes atteintes de VIH, également vulnérables, devraient, avant de se faire vacciner, recevoir les informations nécessaires compte tenu de l’état.

Si les moins de 16 ans ne sont pas encore concernés pour l’instant par la vaccination, ce n’est pas uniquement par décision politique ou par manque de doses, affirme l’OMS. Le vaccin de Pfizer n’a pas été testé chez les enfants de moins de 16 ans.

Toujours selon l’OMS, l’effet protecteur du vaccin de Pfizer-BioNtech commence à apparaître 12 jours après la première injection. Pour une protection « complète », il est nécessaire d’inoculer une seconde dose, 21 à 28 jours après la première.

Il est également utile de noter que des recherches sont encore en cours pour tenter de créer un vaccin à protection durable, en une seule et unique dose.

Cela dit, les scientifiques préviennent : la vaccination ne signifie pas que les personnes peuvent, sans crainte, reprendre le cours normal de leur vie sans se prémunir ou sans respecter les gestes barrières. « Car le degré de protection que les vaccins confèrent contre la maladie, mais aussi contre l’infection et la transmission, n’est pas encore connu précisément », note l’OMS.

AstraZeneca et la problématique de l’âge

Alors que l’Agence européenne du médicament (EMA) doit prendre sa décision finale vendredi concernant l’efficacité du vaccin d’AstraZeneca, la Tunisie a déjà commandé plus de 500.000 doses. Avec une efficacité moins importante que celle de Pfizer, le vaccin britannique devrait surtout aider à accélérer le processus de vaccination. Un processus long et qui nécessite un énorme travail de sensibilisation en raison du fait que la vaccination n’est pas obligatoire. 

Tout comme le vaccin Pfizer, deux doses distinctes espacées de 9 à 12 semaines d’intervalle doivent être administrées pour une protection raisonnable. Par ailleurs, il est nécessaire de noter que, faute de résultats probants, les vaccins contre le Covid ne sont pas interchangeables. En d’autres termes, si vous avez reçu une première dose d’AstraZeneca, il faut s’assurer que la seconde dose soit la même.

Techniquement, AstraZeneca ressemble plus à un vaccin classique. Même s’il est à base d’adénovirus de chimpanzé, cela ne devrait pas vous rebuter. Le vaccin a été testé et son efficacité prouvée par les études.

Parmi les points forts mis en avant par le fabricant, la facilité de conservation. En effet, il peut être stocké entre 2 et 8°, contrairement à celui de PfizerBioNTech qui nécessite un froid extrême de -70°.

Pour AstraZenca, il faudrait attendre entre 15 et 21 jours après la vaccination pour être protégé. Il est donc important de noter que la protection contre le Covid-19 conférée par les vaccins n’est pas instantanée. La protection n’est pas non plus éternelle, et les études ne permettent pas jusqu’à présent de déterminer une durée précise. Et ce n’est pas la seule inconnue des équations vaccinales. Tout comme Pfizer, AstraZeneca n’est pas recommandé chez la femme enceinte, faute d’études suffisantes sur la toxicité. Il n’est pas non plus destiné à être administré aux enfants de moins de 18 ans.

Mais le principal problème soulevé par les scientifiques, l’inefficacité du vaccin pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Or, pour l’ensemble des Etats, notamment la Tunisie, les personnes âgées sont la population cible, vulnérable aux conséquences des infections liées au Covid-19. 

La commission allemande de vaccination, la Stiko, recommande l’administration de l’AstraZeneca uniquement aux sujets âgés de 18 à 64 ans.

L’avis de la Direction de la pharmacie et du médicament sera décisif

Contacté par téléphone, le directeur de l’Institut Pasteur, le professeur Hechmi Louzir, nous a assuré qu’en attendant des études plus probantes à propos de l’efficacité du vaccin britannique d’AstraZeneca, ce dernier sera administré au personnel de santé qui ont, en toute logique, moins de 65 ans.

«Dans tous les cas, nous allons nous conformer aux institutions et notamment à la Direction de la pharmacie et du médicament qui devrait sortir dans les prochains jours les indications pour ce vaccin, c’est-à-dire répondre à la question : à qui est destiné ce vaccin ?», explique Hechmi Louzir.

La Direction de la pharmacie et du médicament (DPM) devrait statuer en se basant sur le dossier AstraZeneca, sur les études qui ont été faites et l’avis des experts qui travaillent au sein de cette direction. Toutefois, Hechmi Louzir nous explique que la DPM peut également tenir compte des avis et décisions des autres commissions dans d’autres pays.

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