L’objectif de ce projet est de fournir des espaces de dialogue et de créativité dans les établissements scolaires où les enfants et les jeunes peuvent découvrir leurs talents et les développer, mieux vivre leur scolarité et pratiquer leur passion dans de bonnes conditions…
Dans le cadre du projet «Dialogue dans l’espace éducatif : vecteur de la prévention de l’extrémisme violent chez les jeunes», l’Organisation tunisienne pour la cohésion sociale (Otcs), en partenariat avec l’ae-Centre, une ONG suisse spécialisée dans la médiation, la négociation, le dialogue et la consolidation de la paix, vient d’annoncer l’inauguration, le 10 février 2021, de quatre “espaces de vie”, dans deux lycées et deux collèges de Sidi Hassine.
L’école… espace de vie
Meriem Maazoul, professeure d’université et présidente de l’association Otcs, indique que la lutte contre la radicalisation, notamment dans les quartiers les plus défavorisés, où l’infrastructure de base pour la promotion et le loisir des jeunes n’existe pas et, donc, ces derniers se trouvent confrontés à la radicalisation, la drogue, la délinquance, la criminalité…, fait partie de l’ADN de l’Otcs. Pour ce faire, au sein de l’association, on a mis en place une équipe de consultants qui travaille sur la gestion des conflits et la médiation, capable de prévenir les conflits à travers la technique de dialogue.
«Ce projet, qui a été lancé en 2018 en partenariat avec le ministère de l’Education et la délégation de Sidi Hassine, vise à créer dans ce quartier populaire des espaces de vie qui permettront aux élèves de s’épanouir et de mieux vivre leur scolarité… Ces espaces permettront, également, aux élèves et à leurs familles de pouvoir s’adonner à des activités culturelles et éducatives», précise Mme Maazoul.
L’universitaire ajoute que l’objectif principal de ce projet est de prévenir contre la radicalisation et l’extrémisme chez les jeunes à travers la famille. Mais ici, on parle des deux familles : celle biologique (la mère et le père), mais également la famille éducative, puisque les jeunes passent la plupart de leur temps au lycée et au collège.
Des cercles de dialogue
Mme Maazoul affirme que ce projet vise, également, à changer la mentalité et convaincre ces jeunes de la possibilité de s’en sortir malgré une vie difficile dans ces quartiers populaires. Pour ce faire, on a mis en œuvre des cercles de dialogue dans deux lycées et deux collèges à Sidi Hassine, étant donné que la culture et le dialogue sont parmi les principaux outils de prévention de l’extrémisme violent. Le premier cercle a comme objectif principal de détecter et dégager les différents facteurs de radicalisation chez les jeunes (la culture, la famille, la psychologie, la citoyenneté, la religion…). On a aussi mis en place des cercles de dialogue avec des experts dans chaque domaine pour restaurer une culture de dialogue entre les jeunes et les deux familles déjà citées. Ensuite, on a lancé un concours d’idées de projets pour enfin concrétiser les idées proposées par les établissements.
«L’ensemble des projets émis tourne autour de la création d’espaces (salle de théâtre, salle de musique, espace de débat, salle de lecture, salle de sport…) qui permettraient aux élèves de mieux vivre leur scolarité. Au lycée Bougatfa, les jeunes ont choisi de mettre en place une salle de sport, alors que pour les autres établissements, on a créé une salle d’activité théâtrale», souligne-t-elle.