Absence d’eau et d’électricité, murs fissurés, manque d’entretien et d’hygiène… L’état des établissements éducatifs dans la ville des Aghlabides laisse à désirer !
Quand, dans le gouvernorat de Kairouan, on voit que beaucoup d’établissements éducatifs construits dans les années 50-60 présentent des fissures aux plafonds, des murs écaillés, des canalisations bouchées et rouillées et des vitres brisées, cela paraît quelque peu normal, et ce, malgré le danger qu’ils représentent pour les élèves et les enseignants. N’oublions pas dans ce contexte que des parties de plafonds sont tombées il y a deux ans à l’Ecole El Houda et au collège 2-Mars, heureusement en dehors des heures de cours.
Mais quand on apprend que le lycée «Kairouan», construit en 2006 pour une enveloppe de 2 milliards, souffre aujourd’hui de vétusté et présente un vrai danger pour le corps administratif, éducatif et pour les élèves, nous sommes en droit de nous poser des questions. Ainsi, le 4 mars courant, de gros morceaux de briques sont tombés vers 13h00. En outre, il y a trois mois, le même incident s’est produit dans trois salles, ce qui fait qu’à présent, sur 17 salles, 10 sont fermées et les autres classes ont été surchargées avec la présence de 40 élèves par classe, afin de pouvoir terminer l’année scolaire.
A côté de cela, on a constaté beaucoup de fissures et d’imperfection dans les couloirs et les escaliers qui risquent de s’écrouler, des fuites d’eau dans les canalisations des blocs sanitaires, des murs lézardés…
Face à cette situation cauchemardesque, les enseignements ont boycotté les cours à cause de l’impossibilité d’enseigner dans des classes surchargées en période de pandémie.
En outre, ils exigent une expertise technique afin de comprendre ce qui s’est passé au sein de cet établissement éducatif et saisir la justice pour punir ceux qui ont commis des dépassements graves.
Du côté de la Direction régionale de l’éducation, on s’inquiète de l’état général du lycée «Kairouan» et une enquête technique est en cours afin de déterminer les responsabilités. La décision sera prise par la suite, soit de tout détruire pour reconstruire à nouveau, soit de restaurer les parties du bâtiment endommagées.
Pas d’électricité au collège El Khadra
Par ailleurs, au collège El Khadra (Kairouan-Sud), inauguré cette année, il n’y a ni électricité ni ouvrier pour le nettoyage, ce qui porte préjudice moral et physique aux enseignants et au cadre administratif, vu qu’on ne peut utiliser les ordinateurs. D’où la décision des enseignants de faire grève afin d’attirer l’attention des responsables sur l’urgence de doter le collège d’électricité et de charger un ouvrier pour l’entretien et l’hygiène des salles de classe et des blocs sanitaires.
Coupures d’eau fréquentes au collège Essarja
Cela fait plus d’un mois que le collège Essarja (Hajeb El Ayoun) souffre d’une coupure d’eau et malgré les contestations des enseignants et des parents afin de trouver une solution à ces coupures trop fréquentes en période de Covid-19, les efforts des responsables locaux, pour régler une fois pour toutes ce problème, sont encore insuffisants. D’où la grande colère des professeurs qui menacent de se lancer dans une grève ouverte.
Beaucoup plus loin, au collège Oued El Gssab (délégation de Oueslatia), on a enregistré deux cas positifs du Covid-19 auprès de deux enseignants, ce qui a poussé les parents à s’introduire de force au collège et à faire sortir leurs enfants tout en empêchant les professeurs de quitter les lieux.
En somme, une année scolaire en demi-teinte dans le gouvernorat de Kairouan qui nécessite beaucoup plus de sollicitude afin de protéger les jeunes générations.