Moez Boulehia, ex-présentateur de Dimanche Sport, est sorti de sa réserve pour parler de son polémique (mais attendu) départ. Il a parlé, il a révélé beaucoup de choses dont certaines sont graves (et de plus connues), mais, finalement sans donner de noms ni d’explications claires, ni d’arguments tangibles, ni de faits sur son départ, et sur les pressions qui l’ont, apparemment, poussé à jeter l’éponge. On sait tous que Dimanche Sport est une émission spéciale et prestigieuse, on sait tous que depuis des années, des coulisses chaudes (suspicieuses et même inconvenantes) marquent cette émission. On attendait de Moez Boulehia qu’il révèle aux Tunisiens celui qui l’a saboté et surtout quelles sont les deux personnes au sein de l’équipe de Dimanche Sport, travaillant pour d’autres parties (allusion faite surtout à la FTF et à quelques clubs et dirigeants influents). Malheureusement, Boulehia a parlé pour ne rien dire, à l’exception du fait qu’il n’a perçu aucun sou, vu le modique cachet qu’on lui a proposé (finalement un contre-argument, car c’est lui qui a choisi de travailler à Dimanche Sport et c’est lui aussi qui a été remercié par beIN Sports). La manière qu’il a utilisée n’était pas très chic. Finalement, un cachet pour trois heures par semaine en direct n’est pas une misérable somme. A beIN Sports, les salaires sont beaucoup plus élevés, certes, mais le volume de travail et la pression sont aussi exigeants que le salaire en dollars. Pourquoi lui a-t-on coupé l’électricité au moment où on parlait de la Moviola du derby ? Qui l’a fait, puisqu’il pense que c’est prémédité. Qui a harcelé Mohamed Ben Hassana pour qu’il s’en aille. Et les changements apportés à Dimanche Sport par rapport au passé? Tout ça n’a pas été bien expliqué. Rien que des insinuations, des révélations entre les lignes et beaucoup de zones d’ombre. Boulehia aura craqué face à la machine qui dirige le foot et les personnes qui tirent les ficelles à Dimanche Sport. Pis encore, il n’a pas révélé la moindre anecdote avec des faits et des noms, lui qui était dedans. Ceux qui règnent sur le football et qui ont la mainmise sur Dimanche Sport prouvent qu’ils sont, à la limite, imbattables. Même les gens qui étaient au cœur de l’émission ne disent rien. Qu’ils se taisent, car pour changer, il faut résister ou partir en «crachant» tout. Entre les deux, c’est une zone très passive, une contre-vérité qui ne sert à rien. Moez Boulehia, qui aura essayé, a, en revanche, choisi la paix, l’«indifférence» et «l’obligation de réserve» comptables !
