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Recherche et développement agricoles | Recherche et développement agricoles

La recherche et le développement dans le secteur agricole restent encore à l’état embryonnaire malgré les différents projets de recherche effectués, depuis des années, dans ce domaine.

L’Institut national agronomique de Tunisie (Inat) a effectué un ensemble de travaux qui méritent d’être mis sous les projecteurs pour en tirer le meilleur profit pour notre agriculture. En effet, il manque ce maillon de coordination dans cette chaîne qui doit lier la recherche à la production. Ainsi, parmi les recherches les plus en vue, réalisées par de grands chercheurs, celle qui concerne l’augmentation de la productivité céréalière grâce à des semences sélectionnées conçues localement. D’autres recherches concernent les olives de table  qui sont d’un goût exquis. Les travaux de recherche ont abouti également à produire des arbres fruitiers capables de résister à la chaleur — et donc consomment moins d’eau — et aux maladies. Ces arbres sont d’une productivité intense.

Mais le problème réside au niveau de la coordination qui doit relier les résultats de la recherche et la production sur le terrain. Ainsi, il n’est pas possible de profiter de ces travaux qui peuvent apporter le plus à notre agriculture. Des efforts sont déployés régulièrement par ces chercheurs moyennant des moyens mis à leur disposition en vue de concevoir ces produits à forte productivité et à haute résistance aux maladies et effets de serre. Changement climatique oblige, la Tunisie a besoin, au cours de la prochaine période, de produits agricoles qui sont en mesure de faire face à la chaleur de l’atmosphère sur une longue période et qui peuvent évoluer avec un minimum de ressources en eau. Plusieurs travaux sont effectués dans ce sens et concernent plusieurs produits comme les céréales, les arbres fruitiers, y compris les oliviers et les dattiers, les produits maraîchers et autres.

Nouvelles méthodes de recherche

Malgré les moyens limités destinés à la recherche et les incitations peu motivantes, les chercheurs travaillent avec les équipements de bord pour réaliser leurs travaux dans des conditions parfois difficiles. L’objectif est d’atteindre un niveau de recherche adéquat adapté à la demande du système productif.  Les organisations professionnelles sont en mesure d’assurer la coordination entre la recherche et la production en assurant la vulgarisation et l’information des agriculteurs là où ils se trouvent même dans les régions intérieures du pays. Cette coordination constitue une tâche délicate à assumer avec soin. Or, dans l’état actuel des choses, le lien, qui devrait exister entre la recherche et la production, est presque absent dans la mesure où l’on constate encore des agriculteurs travaillant d’une façon archaïque n’optant même pas pour les semences sélectionnées qui ont une productivité plus importante que les semences ordinaires, non seulement pour les céréales, mais aussi pour les pommes de terre, les tomates et autres légumes de consommation courante.

Les chercheurs tunisiens s’inspirent bien des recherches effectuées au niveau international pour mettre au point des semences et plants de qualité et qui disposent d’un ensemble d’avantages dont celui de la productivité et de la résistance aux maladies et aux virus. En fait, nos instituts de recherche ont intérêt à conclure des accords de coopération — ce qui a été fait par certains instituts tunisiens spécialisés — avec des centres internationaux et des universités étrangères qui ont développé des produits aux avantages multiples. Ces centres disposent de moyens de travail sophistiqués et performants et se distinguent par leur longue expérience dans la recherche technologique agricole. De tels accords ne coûtent certainement pas un grand investissement, mais peuvent apporter le plus tant attendu à l’agriculture tunisienne grâce au transfert technologique. Des étudiants et des chercheurs tunisiens peuvent également effectuer des stages dans ces centres pour enrichir leurs connaissances et améliorer leur savoir-faire dans ce domaine pointu. Aujourd’hui, l’agriculture n’est plus ce qu’elle était dans un passé récent. Elle exige de la technologie et de la science, et ce, dans le but d’accroître la productivité à tout moment de l’année. A titre d’exemple, les tomates et les piments sont produits durant toute l’année grâce à la culture sous serre et à l’agriculture géothermique développées dans certaines zones du pays. L’agriculture doit utiliser le système de goutte-à-goutte qui lui fait gagner beaucoup d’eau. D’autres systèmes similaires ont été développés dans le cadre des nouvelles innovations visant l’économie ou l’utilisation rationnelle de l’eau.

Le retour aux sources

L’agriculture tunisienne est appelée à assurer la sécurité alimentaire nationale au cours des années à venir. Elle doit, à cet effet, s’adapter aux nouvelles technologies de production pour intensifier la production de tous les produits agricoles. La superficie de notre terre agricole étant limitée, il est nécessaire de passer à l’accroissement de la production. Pour ce faire, le temps est venu pour choisir les semences sélectionnées à haut rendement dans les domaines des céréales, des légumes et des fruits. A noter que la Tunisie importe de grandes quantités de céréales du marché international pour satisfaire les besoins locaux de consommation, et ce, même si la récolte enregistre un bon résultat. D’où la nécessité d’intensifier la production de céréales en recourant aux semences sélectionnées développées au niveau national et international.

Il faut, aussi, tenir compte du changement climatique qui a eu des effets néfastes sur plusieurs cultures qui ne supportent pas une période de sécheresse assez longue. Des semences ont été mises au point dans divers produits qui peuvent s’adapter à la sécheresse et qui ne consomment pas de grandes quantités d’eau. Au  lieu de l’irrigation massive, il est possible d’utiliser le système d’irrigation goutte-à-goutte et d’autres systèmes similaires. Ces innovations relatives à l’utilisation rationnelle de l’eau constituent le point fort de la recherche technologique car notre agriculture fait face à un manque d’eau au cours de toute la saison agricole.

Un autre problème fait réfléchir nos chercheurs agricoles, à savoir celui des maladies de diverses natures qui portent atteinte à notre production agricole et sont responsables de la réduction de la production. Des recherches scientifiques sont menées en vue de préparer un traitement capable d’immuniser les plantes contre ces maladies virales et leur permettre de pousser dans des conditions normales.

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