Le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Imed Boukhris, déplore la dilapidation des ressources publiques parfois dans l’impunité. Il forme le vœu de voir les entreprises et les établissements publics gérer de manière efficace conformément à l’adage « bonus pater familias » (bon père de famille). La gestion en père de famille suppose, rappelle-t-il, que les dépenses soient comprimées au maximum. Tout ce qui n’est pas réellement nécessaire à l’exploitation doit être abandonné.
L’Instance nationale de lutte contre la corruption a organisé, en collaboration avec le Centre arabe des recherches et d’études politiques, une journée d’étude autour du thème de la gouvernance de gestion des finances publiques. Une thématique plus que jamais d’actualité à l’heure où les entreprises publiques vivent l’une des pires crises depuis leur création.
L’objectif de cette rencontre était sans aucun doute de faire une radioscopie des bonnes pratiques en matière de gestion des ressources financières de l’Etat. Ainsi, le rôle, certes incomplet des structures de contrôle, a été mis en avant, mais également l’importance qui doit être accordée aux organisations de la société civile pour un meilleur contrôle et une meilleure redevabilité.
Lors de son intervention, le président de l’Instance nationale de lutte contre la corruption, Imed Boukhris, a déploré le fait que les ressources publiques soient dilapidées parfois dans l’impunité. Il a notamment formé le vœu de voir les entreprises et les établissements publics gérer de manière efficace conformément à l’adage « bonus pater familias » (bon père de famille). La gestion en père de famille suppose, rappelle le président de l’Inlucc, que les dépenses soient comprimées au maximum. Tout ce qui n’est pas réellement nécessaire à l’exploitation doit être abandonné.
De son côté, le premier président de la Cour des comptes, Nejib Ketari, regrette que les dizaines de rencontres sur la gestion des ressources publiques, organisés de manière régulière, n’aient pas permis de changer les choses sur le terrain.
« Nous pourrons nous tourner vers les bonnes pratiques en matière de gestion, lorsque nous arriverons à appliquer l’ensemble des procédures et de la législation en vigueur, explique-t-il. C’est à ce moment là qu’on pourra chercher ce qui peut se faire de meilleur ailleurs. Mais malheureusement, nous n’en sommes pas encore là ».
Il rappelle que dans de nombreux cas, malgré la mauvaise gestion avérée dans certaines entreprises ou établissements publics, les premiers responsables ne bougent pas.
Pour sa part, le président du Centre arabe des recherches et d’études politiques, Mehdi Mabrouk, estime que la corruption est devenue un monstre tentaculaire qui touche le monde des médias, de la culture, de la politique et l’ensemble des domaines. « La corruption est sortie de la sphère économique pour s’introduire partout », a-t-il déclaré.
Imed Hazgui, président du Haut comité de contrôle administratif et financier (Hccaaf), rappelle que l’article 15 de la Constitution tunisienne dispose que « l’administration publique est au service du citoyen et de l’intérêt général. Elle est organisée et agit conformément aux principes de neutralité, d’égalité et de continuité du service public et aux règles de transparence, d’intégrité, d’efficience et de redevabilité ».
Pour Imed Hazgui, les chantiers sont véritablement connus, mais ont besoin d’une volonté politique forte pour les mettre en œuvre. A titre d’exemple, la gestion des ressources humaines, le contrôle des dépenses, la gestion des marchés publics, l’entretien des actifs de l’Etat doivent être au cœur des débats. Le président de la Hccaaf y ajoute la digitalisation de l’administration.