Accueil Culture Aujourd’hui «Nomadland» de Chloé Zhao sur nos écrans : Le dur usage de la liberté

Aujourd’hui «Nomadland» de Chloé Zhao sur nos écrans : Le dur usage de la liberté

Le film copieusement oscarisé (3 oscars) Nomadland débarque sur nos écrans dès aujourd’hui. Des raisons pour aller le voir.

Nous sommes d’abord interpellés par la facture de ce film qui emprunte au documentaire de création une bonne partie de sa magie et de sa manière à donner au réel un côté poétique et touchant.  Parmi les oscars obtenus pour ce film, trois dans des fonctions clés de la création cinématographique : meilleur film, meilleure réalisation et meilleure actrice. Cette touche du documentaire, qui ne dit pas directement son nom, a beaucoup donné dans  la réalisation de Chloé Zhao. Une réalisation qui alterne les images saisissantes d’un road movie spirituel et des moments de confession, des moments axés sur des  personnages qui, au-delà de leur dialogue, nous marquent par cette espèce d’humanité fragile et tremblante qui peut s’effriter à n’importe quel moment, mais qui continue à tenir à un petit fil magique. La bande sonore du film constitue aussi un personnage à part entière qui tisse les fils de cette histoire et des rencontres au hasard des routes…  Le personnage principal de ce road movie poignant n’est autre que Frances MacDormand (3 billboards) oscarisé pour ce rôle   de «Fern».  En effet, Fern est une veuve d’une soixantaine d’années. Lorsqu’une centrale ferme ses portes, elle est restée sans emploi et toute la région est transformée en un village fantôme. Alors, elle décide de déménager dans une autre ville, occupant des emplois saisonniers. C’est le résumé de cette histoire narrée sur une heure et cinquante minutes avec un rythme de montage très particulier qui donne le temps aux espaces d’habiter les personnages et vice versa.       

Chloé Zhao, la réalisatrice d’origine chinoise, ne déroge pas à sa fibre cinématographique dans ce film. Une fibre qui a beaucoup pris le parti des perdants de l’histoire que ce soit les Amérindiens ou les petits blancs appauvris par le système. Un cinéma indépendant américain qui, particulièrement dans ce film, plonge dans la réalité de la communauté solidaire de ce petit peuple qui vit dans sa caravane et qui se déplace de ville en ville au hasard de sa pitance. Une immense performance d’actrice qui va puiser son jeu dans une couche très profonde qui existe dans chacun de nous et qui est le dur usage de la liberté.      

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