Le gouvernorat de Kairouan continue d’affronter une nette dégradation de la situation épidémiologique provoquée par un grand relâchement au niveau de l’application des mesures barrières mais aussi par la propagation du nouveau variant britannique, plus virulent.
Ainsi, du 6 au 9 juin, on a enregistré 17 décès et une hausse du taux de contamination qui dépasse les 55%. Rien que dans la journée du mardi 8 juin suite à la réalisation de 504 analyses, 266 personnes ont été testées positives et on compte 132 hospitalisés. C’est ce qui a incité les responsables de la direction régionale de la santé à inviter les retraités du secteur de la santé à rejoindre les établissements hospitaliers où les cadres médicaux et paramédicaux sont épuisés et stressés après plusieurs mois de travail intense, de manque de moyens et d’équipements.
En outre, tous les lits équipés d’oxygène et de réanimation sont occupés. Et pour rompre la chaîne de contamination, un confinement sanitaire ciblé a été décrété, pour une semaine, à partir du 7 juin.
Néanmoins, à part les bains maures, les mosquées, les cafés et les restaurants ayant fermé leurs portes, on constate dans les places publiques, les commerces, les marchés et les boulangeries, la présence d’une foule inconsciente du danger qui plane sur sa tête.
Aucune prudence, ni vigilance de la part de ces citoyens qui n’appliquent pas les protocoles sanitaires ayant prouvé leur efficacité.
De plus, durant la nuit de lundi à mardi 8 juin, deux cérémonies de mariage et de circoncision ont rassemblé beaucoup d’invités jusqu’à 1h00 du matin dans deux quartiers différents de la ville de Kairouan.
Par ailleurs, dans la délégation de Bouhajla, où le taux de positivité est de 75% et où 22 cadres médicaux ont été testés positifs, on a constaté en cette journée du mercredi 9 juin, jour du souk hebdomadaire, la tenue de ce souk, malgré les consignes de confinement sanitaire ciblé.
Beaucoup de villageois s’y sont rendus, sans bavette, en groupes, très proches les uns des autres, et ne pensant qu’à s’approvisionner en légumes, viandes, friperies, fruits, etc. Alors, l’alternative du confinement général n’est plus à écarter.