Sous le thème de la «Compétitivité 4.0 face aux changements climatiques», l’Economiste Maghrébin a tenu son 22e forum en présence du ministre de l’Economie, des Finances et d’Appui à l’Investissement, M. Ali Kooli, et de décideurs économiques de premier plan.
Ce forum a été organisé en partenariat avec la délégation de l’Union européenne et la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, dont le thème est dédié cette année à : «Quelle Tunisie dans le nouveau monde qui se dessine ? Les tendances lourdes qui vont impacter la Tunisie d’ici 2030 ». M. Hédi Mechri, directeur des publications de L’Economiste Maghrébin et manager, a révélé dans ce cadre que la Tunisie a tous les moyens pour réussir sa transformation digitale.
Ce forum a pour objectif de définir une feuille de route pour que la Tunisie puisse trouver sa place dans le nouveau monde post-pandémie. La covid-19 a montré que seules les nations qui ont investi auparavant dans la digitalisation et dans la préservation de leurs ressources naturelles ont pu retrouver rapidement une vie économique et sociale normale. Cinq pistes ont été identifiées, dont nous pouvons citer l’accélération du processus décisionnel et l’adaptation de la réglementation en vigueur à un nouveau modèle économique qui se base sur le changement des méthodes de travail.
Départ des compétences
M. Mechri a ajouté également: «Malheureusement, nous avons toujours des textes juridiques contraignants qui régissent certains éléments, clés de tout l’écosystème, à l’instar de ceux relatifs aux marchés de change et de travail». La montée en compétence des ressources humaines, levier indispensable pour tout «business model», doit se faire dans les meilleurs délais. A ce niveau, la Tunisie est bien positionnée, grâce à la qualité de ses formations universitaires. Le nombre d’ingénieurs qui quittent annuellement la Tunisie reste, toutefois, une source d’inquiétude, car le pays est en train d’offrir ses meilleures compétences à ses concurrents. L’investissement massif en infrastructures, telles que la 5G et la cybersécurité, doit être prévu pour la prochaine période. Il faut mobiliser d’importants moyens financiers et techniques pour que le pays puisse rattraper son retard à ce niveau et offrir toutes les conditions propices à l’émergence d’une nouvelle génération d’industriels.
La mise en place des programmes d’appui à la collecte et le traitement de la data est la véritable matière première de l’industrie 4.0. Une grande partie des industriels tunisiens sont encore incapables de capter convenablement les flux de données qui peuvent les aider à améliorer la qualité de leurs produits et à mieux cibler les clients. Une fois ces informations disponibles, leur exploitation est une étape des plus simple, car elle ne nécessite que des investissements dans des solutions d’intelligence artificielle.
Procédures administratives rigides
La simplification des procédures pour tirer profit des synergies au profit des startup permet de favorier «l’open innovation». Nous avons d’excellentes entreprises innovantes qui ont fait leurs preuves à l’étranger et dans des environnements très concurrentiels, mais qui trouvent encore des difficultés pour s’imposer en Tunisie. La relation grande entreprise- PME / Startup reste limitée par des procédures administratives rigides, qui font que la conclusion d’un marché avec une entreprise européenne ou américaine prend moins de temps que de faire la même transaction avec une entité nationale. La Tunisie dispose donc de tous les atouts pour avoir un excellent positionnement dans la Méditerranée en tant que pays innovant et offrant un écosystème capteur d’IDE. La solution est entre nos mains, et c’est à nous de choisir notre destin.
De son côté, M. Saïd Aïdi, consultant en ressources humaines, a mentionné que L’Economiste Maghrébin reprenait cette année une tradition vieille de 22 ans, en organisant son Forum annuel malgré la pandémie covid qui continue de sévir. Le thème choisi pour cette édition, «Quelle Tunisie dans le nouveau monde qui se dessine ? Les tendances lourdes qui vont impacter la Tunisie d’ici 2030» s’imposait de lui-même, compte tenu du contexte national et international. Faire de la prospective est indispensable si l’on veut donner une chance pour réformer notre pays. Et pour réformer notre pays, il faut établir des prévisions à 2040, voire 2050, sur des sujets aussi importants que l’éducation, le système de santé, la transition énergétique, la politique agricole et alimentaire et bien d’autres sujets.
Les problèmes que connaît actuellement notre pays sont ceux qui concernent l’emploi, la croissance et la compétitivité. Les choix qui ont été pris en compte, par le passé, ont souvent été des choix de court terme. Le message fort a été lancé par M. Badreddine Ouali qui a souligné que «l’Etat, au-delà des discours de bonne intention, devrait se positionner en tant qu’«agronome» et non pas de «jardinier» pour baliser le terrain où les énergies et les citoyens peuvent se développer», a conclu M. Aïdi.