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Quand les saboteurs détruisent, les édificateurs construisent

Editorial La Presse

Au-delà de la manière avec laquelle on interprète les résultats de la consultation nationale, que l’on soit pour ou contre ses différentes modalités, la majorité des Tunisiens et des Tunisiennes refuse le retour au système politique d’avant-25 juillet 2021. Un système à l’origine, selon eux, de la crise globale et multidimensionnelle que connaît le pays depuis 2011. Une période que l’on n’hésite d’ailleurs pas à considérer comme étant une décennie noire dans l’histoire de la République Tunisienne.    

Et si 86,4% des Tunisiens optent pour un régime présidentiel et 70,7% préfèrent le mode de scrutin sur les individus, la plupart de ceux qui n’ont pas participé à la consultation considèrent aussi que l’Assemblée des représentants du peuple assume une grande partie du problème. Les résultats de la consultation ne font que les renforcer dans leurs convictions. Les élus du peuple ne font plus honneur à une institution parlementaire qu’on a gâchée sans le moindre scrupule. Une institution qui désolait plus qu’elle n’inspirait. Plus encore, la présence d’un bon nombre d’acteurs politiques a davantage compliqué la situation. Une  image brouillée s’est imposée aux Tunisiens, quand celle de la majorité des concernés est entachée de dérapages évidents. De malversation et de corruption même.

Les éclats, que ce soit dans les coulisses ou en public, continuent encore à compromettre l’image du paysage politique. La politique de dépassement de toutes les lignes rouges dans laquelle s’étaient notamment réfugiés les députés renvoit l’image d’un environnement coupé des Tunisiens. L’impératif d’un redressement urgent a donné lieu aux décisions exceptionnelles du 25 juillet 2021, et par la suite, à la dissolution pure et simple de l’ARP. Une manière bien significative de réhabiliter les valeurs et les principes sur lesquels s’est particulièrement basée la révolution tunisienne.

L’option pour un régime présidentiel correspond de toute évidence à la volonté du peuple. De ses attentes et de ses objectifs. Quand les pervertisseurs divisent, les patriotes rassemblent. Quand les saboteurs détruisent, les édificateurs construisent. Aujourd’hui, c’est toute la raison d’être et la vocation d’un régime parlementaire défaillant, qui porte clairement atteinte à l’unité de l’Etat et de ses institutions, ainsi que la responsabilité et les prérogatives des députés et le mode de scrutin qui sont  mis en cause.

Finalement, c’est la volonté de faire passer l’intérêt suprême du pays au-dessus de tout autre considération qui sépare le bon grain de l’ivraie…

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