Ahmed Friaa, président du Forum Tunisien du Savoir et du Développement Humain, à La Presse : «La Tunisie peut devenir le Singapour de l’Afrique»

«Le monde vit actuellement au rythme de profondes mutations et il est impératif que nos jeunes soient au diapason des innovations technologiques. Il est essentiel de ne pas rater le coche et de les préparer à l’ère de la concurrence des intelligences».

Un accord de partenariat visant l’échange de connaissances et des développements technologiques vient d’être signé entre le Forum tunisien du savoir et du développement humain – Ftsdh, présidé par Ahmed Friâa, ancien ministre, l’Association chinoise pour la gestion de la technologie (Camot) et l’Association tunisienne de la prévention routière.

Une cérémonie s’est tenue à Tunis en présence aussi du professeur Richard Li Hua, président de la Camot, Afif Frigui, président de l’Association tunisienne de la prévention routière (Atpr) et Ezzeddine Jebali, président de l’Association d’amitié tuniso-chinoise.

Miser sur les jeunes 

La finalité de cet accord est de créer un partenariat avec un groupement d’universités parmi les plus importantes en Chine et d’autres universités en Occident, particulièrement en Amérique et en Europe, en vue d’échanger des expériences  respectives et aider les jeunes tunisiens à intégrer la société du savoir.

«Le but est donc d’ouvrir des perspectives à nos jeunes dans le cadre de la révolution technologique que vit le monde actuellement», a déclaré au journal La Presse le président du Forum tunisien du savoir et du développement humain, Ahmed Friaâ.

«La Tunisie a suffisamment de compétences pour aspirer à devenir le Singapour de l’Afrique. Si on arrive à exploiter l’intelligence de nos enfants, nous sommes en mesure de devenir un pays rayonnant à l’échelle régionale et continentale. C’est par le biais du savoir et le transfert des technologies modernes qu’on arrive à surmonter les crises. Le monde vit actuellement au rythme de profondes mutations et il est impératif que nos jeunes soient au diapason des innovations technologiques. Il est essentiel de ne pas rater le coche et de les préparer à l’ère de la concurrence des intelligences. C’est par ailleurs pour ces raisons que notre Forum œuvre à la diffusion de la culture scientifique et technologique, auprès des jeunes notamment, à les aider à identifier puis à réaliser des projets de développement dans les régions défavorisées. Le Ftsdh travaille aussi sur l’amélioration de l’employabilité des jeunes. Des rencontres, des manifestations et des séminaires sur des thèmes, en rapport avec les objectifs de l’association, sont périodiquement organisés à cet effet», explique l’ancien ministre, Ahmed Friâa.

Il reprend  à la fin la citation de Stephen Hawking : «Le plus grand ennemi de la connaissance n’est pas l’ignorance mais plutôt l’illusion de la connaissance».

La Tunisie, un hub de transfert de technologies  

Pour sa part, le professeur Richard Li Hua a fait savoir qu’il visite pour la première fois notre pays dans le cadre de la coopération avec les institutions tunisiennes. «Une coopération qui vise particulièrement le transfert du savoir et des technologies. La signature de cet accord de partenariat a été encouragée par l’importante infrastructure dont dispose notre pays en matière de technologie», fait remarquer l’invité chinois qui, signalons-le, jouit d’une réputation notoire à l’échelle internationale. Il est professeur émérite de gestion stratégique et de leadership et conseiller stratégique à l’Université normale de Pékin, campus de Zhuhai, Chine, et il est aussi professeur invité émérite à l’Université d’État de Pennsylvanie, aux États-Unis, et à l’Université de Bournemouth, au Royaume-Uni.  Il est également président de Camot Innovation Academy, Cambridge, Royaume-Uni et a été chercheur invité à la Judge Business School de l’Université de Cambridge (2009) et président et vice-chancelier de l’Université internationale Sias, en Chine. 

«La Tunisie a les moyens de devenir un hub de transfert des technologies pour les autres pays africains de par le grand nombre de centres d’études et de recherches dont dispose le pays. Elle ne manque ni d’innovation, ni d’intelligence humaine et entrepreneuriale qui sont des conditions requises pour assurer le transfert du savoir et des technologies vers les autres pays africains», conclut le professeur Richard Li Hua.    

Il est à rappeler que l’Association chinoise pour la gestion de la technologie (Camot)  est une organisation internationale qui s’engage à «encourager et à soutenir les chercheurs et les professionnels qui mènent des recherches sur la gestion de la technologie en Chine». Elle vise à «établir des programmes de recherche collaborative nationaux, régionaux et internationaux dans le domaine de la gestion de la technologie, de l’innovation technologique, du transfert des technologies ainsi que du transfert du savoir en engageant des agences gouvernementales, des agences de financement, des établissements d’enseignement, des entreprises publiques ainsi que les secteurs privés en Chine».  L’association en question est incorporée à l’Association internationale pour la gestion de la technologie (Iamot) et au Forum international de la gestion de la technologie (Iftm), offre à ses membres une association avec des professionnels et des universitaires dans le domaine. 

Quelle place alors pour l’Association tunisienne de la prévention routière dans cet accord? Son président, Afif Frigui, a évoqué dans son intervention le véhicule intelligent et la route intelligente du futur. Il faut bien se préparer à l’avènement d’une nouvelle ère avec des voitures encore plus connectées dans les années à venir et même des tronçons de route qui peuvent entrer en communication avec les véhicules, dans le but de sécuriser encore plus la vie du conducteur et mettre fin aux accidents de la route.  

Un commentaire

  1. Chérif

    03/06/2022 à 10:51

    La Tunisie peut devenir le Singapour de l’Afrique à condition que l’on déradicalise les jeunes et les moins jeunes !

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