Déficit énergétique : Les hydrocarbures non conventionnels, une opportunité à saisir

On pense qu’il est tout à fait légitime d’explorer toutes les alternatives énergétiques possibles (y compris le gaz de schiste), afin de contrer une crise énergétique qui pointe le nez.

«Il est temps de réfléchir sérieusement à développer l’exploitation de  ce qu’on appelle communément le gaz de schiste. Car, étant donné la dépression des gisements actuels et l’absence de nouvelles  découvertes qui peuvent contribuer à la réduction du déficit énergétique dont souffre la Tunisie, on est appelé à développer l’exploitation de ce type de réservoir non conventionnel», a souligné Habib Troudi, ingénieur et docteur en géologie à l’Etap, dans une déclaration accordée à La Presse, en marge du Salon  international du pétrole, du gaz et des énergies renouvelables «PetroAfrica 2022» qui s’est tenu du 14 au 17 juin au Palais des expositions du Kram.

Mettant l’accent sur l’ampleur du déficit énergétique, s’aggravant d’année en année, Troudi a fait savoir que le besoin énergétique du pays est de 90.000 à 100.000 barils par jour alors que la production journalière du pétrole ne dépasse pas les 30.000 barils. Il a ajouté que, dans ce contexte de raréfaction de ressources énergétiques,  une équipe pluridisciplinaire composée  d’ingénieurs issus des grandes écoles a été mobilisée par l’Etap, afin de promouvoir le sous-sol tunisien, et ce, en mettant  à la disposition des opérateurs internationaux des études de qualité,  qui traitent du potentiel pétrolier existant en Tunisie.

Entamer un projet pilote

«Nous sommes aussi appelés à participer à des manifestations  internationales pour promouvoir ces blocs libres, notamment  à travers une  communication scientifique visant à promouvoir notre potentiel  en matière d’hydrocarbures conventionnels mais également non conventionnels (gaz de schiste).

Car la Tunisie dispose d’un bassin relativement prolifique (réparti entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye),  caractérisé par une roche mère potentielle capable de générer de grandes quantités d’hydrocarbures», a-il-précisé.

Mais, pour évaluer correctement  le potentiel réel de production du gaz de schiste  en Tunisie, il faudra d’abord entamer une phase préliminaire et lancer un projet pilote, a fait savoir le géologue. «Je ne peux pas me prononcer sur le  potentiel de production de gaz de schiste. Car on doit, d’abord,  entamer un projet pilote  qui comporte généralement 3 à 4 puits situés dans des zones relativement prometteuses, et ce,  sur la base d’études intégrées de géologie et de géophysique.

Si on arrive à produire ce type d’hydrocarbures  lors de la  phase préliminaire, on pourra  alors avoir une idée relativement importante sur le potentiel de production. Mais à l’heure actuelle,  il est difficile d’affirmer si on est capable de produire l’énergie à partir du gaz de schiste ou non. Ce n’est qu’en se basant sur les  résultats d’un projet pilote, qu’on peut planifier tout un programme d’extraction de ce  gaz», a-t-il affirmé.

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