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Un pari perdant !

Editorial La Presse

ON les croit peu, parfois pas du tout. Mais les dérapages et les débordements en tous genres, ce sont les politiques qui en sont les vrais instigateurs. Les fausses promesses, les faux alibis et les abus, ce sont aussi eux. 

Ainsi, du fait de leurs débordements, de leurs abus et de leurs dérèglements, le profil de l’homme politique a bel et bien changé ces dix dernières années. Avec un comportement et un mode d’emploi contre nature. L’essence et l’éthique ont même pris d’autres significations, sur fond de considérations s’intéressant en premier lieu aux carrières, aux avantages et aux intérêts personnels.

Pourtant, les Tunisiens ont beau s’inscrire, un certain 14 janvier 2011, dans un élan d’assurance, d’espoir et d’optimisme.  Des Tunisiens et des Tunisiennes qui pensaient que les nouveaux gouvernants étaient différents et qu’ils allaient apporter les solutions idoines à différents niveaux. 

Mais les intrus à la manœuvre, il n’était plus question d’actions politiques, économiques et sociales  tout le long de la décennie noire. Mais tout particulièrement d’investissement stratégique, de moyen d’enrichissement, d’affichage de pouvoir et de puissance. C’est la consécration de la politique politicienne sur l’honnêteté intellectuelle et les valeurs humaines.

Onze ans après, le paysage politique ne constitue plus un motif d’espoir, encore moins un brassage social. Il n’est plus évident de dégager une logique de raisonnement cohérente et pertinente dans les discours et les méthodes de la plupart des acteurs et des partis prenantes. Souvent, cela dépasse le cadre purement politique pour devenir une obstination à contre-courant au point d’en perdre la face.

C’est ce qui ressort de la dernière apparition médiatique de Rached Ghannouchi lorsqu’il regrettait, dans un entretien accordé  au journal Al-Qods Al Arabi, que « les nahdhaouis aient raté le 25 juillet 2021 l’occasion de mettre fin au putsch de Kaïs Saïed comme l’avaient fait les Turcs en 2016 lors de la tentative de coup d’État contre Erdogan ».

S’en remettre à la vision du président du mouvement islamiste, qui manque terriblement de savoir-faire et de perception, est plus que jamais un pari perdant, tant ses différentes prises de position reflètent un décalage entre ce qu’il préconise et ce qu’il défend et la réalité purement tunisienne. Il aurait été souhaitable, notamment après les résultats du référendum, qu’il prenne du recul, qu’il temporise ses déclarations et discours et qu’il regarde surtout la réalité en face…

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Un commentaire

  1. Brahim

    3 août 2022 à 10:00

    Ah ! Si vous aussi têtes pensantes au service de l’information objective et non simples relais du pouvoir, aviez pris du recul avec objectivité depuis ce fameux 25 juillet.; prévu pour fêter l’anniversaire de la proclamation de République par un certain Bourguiba (25 juillet 1957)….KS n’était pas encore né ! Lequel se permettant sans vergogne d’insulter le passé historique sous prétexte de lutte contre la corruption (oubliant le népotisme….tout aussi sévissant et condamnable)….

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