L’entreprise autrement | A quand ce sursaut salvateur ? (IV)

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Création des richesses, meilleure distribution de celles-ci, leur utilisation pour progresser à tous les niveaux. Ce sont là, pour chaque peuple, les fondements de toute vie digne et aussi les conditions sine qua non pour assurer son épanouissement, son invulnérabilité, son indépendance et sa pérennité.

Facteurs qui nécessitent, entre autres, stabilité politique, cohésion sociale, bonne gouvernance, à tous les niveaux et une conscience aiguë de l’intérêt suprême du pays. Or, lesdits facteurs accusent, aujourd’hui, chez nous, hélas un grave déficit.

Economie au ralenti, Etat manquant de ressources financières, à tel point qu’il est devenu incapable d’assurer plusieurs de ses fonctions, moral général au plus bas, environnement international en crise sont autant de facteurs qui réduisent la marge de manœuvre, en vue de solutions radicales et efficaces.

En dépit de la contribution de plus en plus grande des citoyens et des entreprises (impôts, taxes et souscriptions à l’emprunt national), le manque flagrant, qu’accuse l’Etat en termes de ressources financières et aussi côté compétences, complique davantage la situation. Risque aggravé surtout par la flambée des prix du pétrole et des céréales, denrées plus que vitales pour notre pays, dont une bonne partie est importée.

Les pénuries qui touchent certaines denrées de première nécessité depuis de longs mois (ou qui le sont devenues par la force de l’habitude) n’ont pas toutes les mêmes causes, cela est évident. Ce qui est certain, c’est que l’Etat est devenu incapable d’assurer la régulation du marché par manque de moyens financiers et autres, nécessaires soit à la subvention des producteurs, soit à l’importation des quantités manquantes, soit encore à mettre hors d’état de nuire les spéculateurs et autres criminels commerciaux.

Tout cela est en train d’influer négativement sur la population dans l’immédiat, mais aussi sur le court, moyen et long termes, car le désengagement progressif, devenu accéléré côté compensation des prix des denrées de première nécessité, va se ressentir doublement.

Nous nous acheminons, en effet, aussi bien vers des augmentations notables et rapprochées des prix, mais aussi et surtout vers la rareté de ces denrées, celle-ci (la rareté) étant également un sérieux facteur pouvant alléger les charges de l’Etat, tout comme le fait d’arrêter le recrutement au sein de la Fonction publique.

Mesures douloureuses dues, entre autres, aux multiples retards accusés quant aux réformes à entreprendre et qui ont fait que nous sommes aujourd’hui dans l’impasse. Ainsi et afin de se soumettre aux diktats du FMI et bénéficier par conséquent d’une bouffée d’oxygène, le gouvernement est en train de prendre des mesures dont une bonne partie est contestée par la centrale syndicale ouvrière.

Désaccord qui est en train de prendre, aujourd’hui l’allure d’un bras de fer, chacune des deux parties accusant l’autre de faillir à ses devoirs et de commettre des abus dans l’exercice de ses prérogatives. Un bras de fer de plus qui n’est pas dans l’intérêt du pays.

Baignant dans la crise, notre pays ne cesse de lancer des appels au secours pour que ses enfants, aux commandes laissent tomber leurs querelles et entament une action d’envergure capable de le soustraire à un triste sort, celui de la faillite totale, politique, économique, sociale et morale.

Qu’attendons-nous pour réagir ? Il n’y a, hélas, aucune perspective sérieuse, du moins en ce moment, d’un dénouement heureux pour cette grave crise, surtout en l’absence d’un vrai dialogue national. Ce dernier doit réunir les représentants de toutes les structures nationales élues, dont celles qui représentent les meilleures compétences du pays.

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