Quelles solutions à la surexploitation de l’oued Medjerda ?

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Des pratiques illégales ont généré l’épuisement de la nappe phréatique par l’exploitation de l’eau destinée à la consommation humaine pour les activités agricoles. Ce qui est interdit par la loi, en vertu de l’article 6 du décret n°157 de l’année 2017, qui poscrit l’usage de l’eau potable à des fins agricoles. Sans parler du déversement d’eaux polluantes dans le fleuve.

Le ministre de l’Agriculture, Abdelmonêm Belâati, a insisté sur l’impératif de prendre toutes les mesures juridiques contre les contrevenants qui puisent illégalement dans les ressources hydriques, dans un contexte caractérisé par la pénurie.
Belâati a adressé un appel aux commissaires régionaux au développement agricole des gouvernorats concernés pour mettre en œuvre une stratégie rigoureuse et trouver des solutions à ce phénomène en concertation avec les autorités régionales et centrales, selon un communiqué du ministère de l’Agriculture.
Déclaration faite au cours d’une réunion de travail tenue vendredi dernier autour de « la lutte contre le phénomène du pompage anarchique des eaux de l’Oued Medjerda ».
Les gouverneurs de l’Ariana, de la Manouba, de Bizerte ainsi que le premier délégué du gouvernorat de Béja ont exprimé leur détermination à lutter contre le phénomène par l’application de la loi et le renfoncement des contrôles. Etaient également présents à la réunion, outre les commissaires régionaux au développement agricole, des représentants de la Steg.
Le secrétaire d’Etat chargé des ressources hydrauliques, Ridha Gabbouge, a évoqué la question de l’équilibre hydraulique vulnérable, surtout au niveau du barrage Sidi Salem qui assure l’approvisionnement de l’eau potable et d’irrigation.
L’oued Medjerda étant considéré parmi les plus importants fleuves au Maghreb arabe au niveau de la longueur, de la surface et de la quantité de l’eau. C’est l’unique et le plus important oued en Tunisie qui fournit la moitié des eaux. Il apporte annuellement près de 811 millions de mètres cubes (m3) des eaux à partir de la vallée de l’Atlas (nordest de l’Algérie) et traverse une grande partie du nord de la Tunisie jusqu’à la mer Méditerranée.
Des pratiques illégales qui ont généré l’épuisement de la nappe phréatique par l’exploitation de l’eau destinée à la consommation humaine, pour les activités agricoles (Jendouba et Béja). Ce qui est interdit par la loi, en vertu de l’article 6 du décret n°157 de l’année 2017, qui interdit l’usage de l’eau potable à des fins agricoles. Sans parler du déversement d’eaux polluantes dans le fleuve.
Il convient de rappeler que l’oued Medjerda est entouré de près de 202 unités industrielles très polluantes, selon une étude menée par le ministère de l’Environnement autour de « la mise en œuvre d’un programme intégré pour la dépollution de l’oued Medjerda ».

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