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Marchés municipaux : La valse des prix

Les prix des produits de base diffèrent d’un marché à l’autre.
Il est certainement indécent de demander aux agents de contrôle économique, qui ont effectué un très bon travail à l’occasion du mois de Ramadan, de camper à l’entrée d’un marché ou dans une zone bien déterminée. Mais lorsque nous avons le privilège de passer régulièrement du côté d’un marché, on se rend compte de l’extraordinaire manipulation, bien orchestrée, qui s’y déroule.

Tout d’abord, étant donné que le marché municipal de l’Ariana a retrouvé, dans l’allégresse populaire et la joie des pickpockets, ses vendeurs ambulants, qui se sont réinstallés, on redécouvre l’énorme écart de prix entre les prix qui sont énoncés et non affichés dans ces deux lieux de vente.

Comble d’hérésie, les prix au dehors, pour la même marchandise écoulée et qui vient par tonnes, à bord de camionnettes qui ignorent ce qu’est le marché de gros, sont complètement différents. Ils sont meilleurs et, bien entendu, la clientèle ne manque pas de s’y approvisionner.

Entrer au marché, c’est se faire rôtir par des prix en hausse et qui démentent complètement ce qui est dit ici ou là. Surtout pour les fruits de saison mûris en chambres frigorifiques. De toutes les façons, les affichettes sont le plus souvent absentes ou mises entre deux produits. Et à la tête du client, on vous assomme par des chiffres dépassant tout entendement.

Un problème récurrent

Cette question d’affichage est d’ailleurs un problème récurrent pour lequel on devrait trouver une solution : il fut un temps où le responsable du marché affichait sur un tableau les prix, à titre indicatif, mais dont la portée était importante pour connaître la fourchette du jour. Ce responsable effectuait des rondes régulières pour contrôler l’affichage des prix.

Nous ne voyons pas ces responsables et leurs bureaux semblent avoir été abandonnés.

Les prix sont donc volatils et ne sont en ordre que quelques jours par hasard. Renseignements pris, on appose des affiches les jours où on annonce la visite d’un responsable municipal ou, bien sûr, la visite des services de contrôle. Comment connaissent-ils ces rendez-vous ?

Nous avions suggéré le contrôle des camionnettes qui débarquent la marchandise. C’est le seul moyen de se rendre compte si ces produits sont passés par le marché de gros et de mettre un terme à ces manipulations qui font l’affaire de ceux qui tiennent en main tout ce trafic.

Des exceptions

Mais, bien entendu, il n’y a pas que du mauvais dans cette visite impromptue : si, au marché de la volaille, aucun prix ne figure ni sur les œufs ni sur autre chose, de l’autre versant du marché, un vendeur d’œufs, le seul heureusement ou malheureusement, tel qu’il le faisait en plein mois de Ramadan, exposait sa marchandise avec des étiquettes apparentes, collées et en fonction du calibre de sa marchandise.

«Vous êtes le seul à offrir le choix, pourquoi le faites-vous ?». Parce que j’ai tous les calibres et je ne vends pas des œufs en emballage. Le client prend ce qu’il veut et j’y trouve mon compte», avait-il répondu. Son magasin ne désemplit pas.

C’est là un autre problème qui relève de l’escroquerie: on ne connaît pas la date de ponte et le calibrage uniforme est un critère ignoré par les revendeurs qui s’en donnent à cœur joie, surtout pour les œufs dont les prix sont alourdis par celui des emballages coûteux dont l’origine est, bien entendu, étrangère. La matière première pour la confection de ces emballages provient de l’étranger et pourtant, ils sont destinés à la poubelle !

Malheureusement, on n’entend jamais parler de date de ponte et de calibre. Même les hauts responsables du secteur pleurnichent pour les prix en ignorant les dangers que court le consommateur en gobant un œuf stocké depuis des mois dans le cadre des manœuvres qui ont eu lieu pour imposer des prix de vente, en chute libre à cause de l’obligation dans laquelle se trouvent les revendeurs d’écouler une marchandise en souffrance qu’ils risquent de perdre.

Il faudrait mettre de l’ordre dans ce secteur de la vente au détail, le réorganiser, contrôler les marchandises et produits en amont et autour de ces points de vente, en mettant à profit les périodes où les marchés ne sont pas sous haute pression.

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