Accueil A la une Séance plénière inaugurale de l’ARP : La vie reprend au Bardo

Séance plénière inaugurale de l’ARP : La vie reprend au Bardo

 

• La plénière inaugurale a eu lieu comme prévu, lundi, au siège de l’ARP
• Ibrahim Bouderbala élu président de la nouvelle Assemblée, Saoussen Mabrouk et Anouar Marzouki, vice-présidents
• Les médias privés ont été interdits d’accès au parlement
• Un nouvel élu a été arrêté à l’intérieur même du parlement par les forces de l’ordre

Il était grand temps de voir la vie reprendre son cours au parlement. Comme prévu, les travaux de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont été lancés hier, lundi, une étape centrale dans le processus du 25 juillet entamé par le Président de la République.

Près de 20 mois après, la vie reprend dans le siège historique de l’ARP au Bardo. La plénière inaugurale a, en effet, eu lieu hier, un évènement tant attendu puisque cela correspond à la fin de la période des dispositions exceptionnelles annoncées par Kaïs Saïed le 25 juillet 2021.

Dissous en mars 2022, le Parlement rouvre, donc, ses portes aux nouveaux députés issus des élections législatives du 17 décembre 2022 et du 29 janvier 2023, conformément au décret présidentiel n°221 du 8 mars 2023, portant invitation à la tenue de cette réunion et au démarrage des travaux du nouveau Parlement. Le nombre de députés à l’ARP a été réduit de 217 à 161, sauf que sept sièges sont toujours vacants, dans la mesure où les élections législatives n’ont pas pu avoir lieu dans 7 circonscriptions à l’étranger, faute de candidatures. Les députés ont élu Ibrahim Bouderbala en tant que nouveau président de l’Assemblée des représentants du peuple, après avoir obtenu 83 voix, lors d’un second tour. Cette élection intervient après un premier qui n’a pas abouti à l’élection d’un président à la majorité absolue. De même, les députés ont élu Saoussen Mabrouk et Anouar Marzouki en tant que vice-présidents de l’Assemblée des représentants du peuple. Après le passage à un second tour, Saoussen Mabrouk a obtenu 87 voix, alors que Anouar Marzouki a eu 72 voix. «C’est un jour décisif pour l’histoire de la Tunisie. Je tiens à remercier tous ceux qui nous ont fait confiance, mais le plus important c’est l’esprit démocratique qui a marqué cette plénière. Nous allons travailler main dans la main pour satisfaire les Tunisiens. Cette assemblée doit déployer tous les efforts pour remplir sa mission législative. Nos relations seront constructives avec les institutions de l’Etat, dont notamment la présidence de la République et la présidence du gouvernement», a affirmé Bouderbala à l’issue de son élection. Ce dernier a également transmis un message rassurant aux étrangers basés en Tunisie. 

Le nouveau président de l’ARP a estimé également que les dispositions du 25 juillet ont sauvé le pays et que toutes les étapes de ce processus ont respecté les délais. Le successeur de Rached Ghannouchi a également insisté sur le rôle de la commission du règlement intérieur du parlement, qui veillera, selon ses dires, sur l’établissement des grandes orientations du travail au sein de l’ARP et des relations avec les autres institutions.  Huit membres étaient en lice à la présidence du parlement. Il s’agit de Brahim Bouderbala, Hichem Hosni, Faouzi Daass, Yosri Baouab, Meher Ketari, Badreddine Gamoudi, Abdessalem Dahmani et Chafik Zaafouri. S’agissant des deux postes de vice-président, seize députés ont présenté leur candidature. Une commission a été créée pour compter les votes et surveiller le processus d’élection, conformément à l’article 5 du décret présidentiel n° 221 du 8 mars 2023 portant convocation des élus du nouveau parlement.

Présidée par le député le plus âgé, Salah Mbarki, et les deux députés les plus jeunes, Cyrine Boussandal et Ghassen Yamoun, en tant que vice-présidents, la plénière inaugurale de la nouvelle législature a été marquée par l’interdiction des médias privés d’accéder au parlement.

En effet, les médias n’ayant pas été autorisés à couvrir la séance plénière inaugurale, excepté la Télévision, la radio nationales et l’Agence Tunis-Afrique Presse, les journalistes ont manifesté leur mécontentement. Ces derniers ont été surpris de constater, dès le matin, alors qu’ils devaient couvrir les travaux de la plénière inaugurale de la nouvelle assemblée parlementaire, qu’ils étaient interdits d’accès au siège de l’Assemblée des représentants du peuple. Ils ont aussitôt dénoncé cette mesure qui les empêche de mener à bien leur mission, celle d’informer d’autant plus qu’il s’agit d’une séance inaugurale.

Le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a «fermement» condamné la décision d’empêcher les journalistes des médias privés, associatifs et internationaux (organes de presse écrite, électronique, radios et télévisions) de couvrir la séance inaugurale de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) sauf pour les médias publics.

Le syndicat a estimé, dans une déclaration, qu’interdire aux journalistes la couverture de l’ouverture du parlement constitue «un grave précédent qui confisque un droit garanti par la Constitution et la loi tunisiennes».

Un député exclu et arrêté !

Notons également que le député Wajdi Ghaoui a été exclu de la plénière inaugurale du nouveau parlement, en raison d’un mandat d’amener à son encontre. 

D’autres sources ont confirmé que le député a été arrêté par des agents de police à l’intérieur même du parlement. Ledit député faisait l’objet d’une plainte, pour détention et usage de faux, en lien avec les parrainages des dernières législatives. Peu après, la Chambre d’accusation près la Cour d’appel de Tunis a émis un mandat de dépôt contre ledit député pour soupçons de détention et usage de faux.

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