Qu’ elle soit jeune, moins jeune ou vieille, rentable, plus ou moins ou bien en difficulté, en plein essor, stable ou en déclin, une entreprise est d’abord une organisation sociale. Traduire une entité vivante où le système de valeurs (vision, principes moraux et éthique, en interne et en externe…) détermine tous les autres systèmes qui gèrent son fonctionnement.
Si la plupart des managers veillent bien sur les systèmes de fonctionnement de l’entreprise (les sous-systèmes, pour être précis, ou chaîne de valeurs) dont ils ont la charge, ou se doivent de le faire, afin de créer de la valeur, peu ou très peu parmi eux s’intéressent à son système de valeurs.
Sauf, bien sûr, ceux ayant reçu une formation adéquate en management. Ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. Quoique ce type de formation ne puisse être toujours considéré comme une garantie de réussite, dans sa mission à la tête de l’entreprise, pour son bénéficiaire.
Pourtant vital, ledit système se retrouve, hélas, le plus souvent abandonné à son sort, au lieu d’être régulièrement revisité, consolidé ou développé. Car, qu’on le veuille ou non, il possède la capacité de conditionner toute la culture de l’entreprise et donc le projet qu’elle doit normalement porter.
Il doit, par là-même, servir de socle à l’engagement de l’entreprise, d’abord envers elle-même, ensuite envers son capital humain (employés, fournisseurs, clients et environnement sociétal), enfin envers l’Etat, ainsi que son aptitude à réaliser ses objectifs d’une manière efficiente, et ce, en favorisant l’engagement de son capital humain envers elle.
L’engagement ayant été identifié, il y a quelques années, comme étant une attitude stratégique qui va permettre la naissance et le développement d’une culture orientée appartenance et action. Son absence ou sa faiblesse aura, donc, des conséquences néfastes sur le devenir de l’entreprise.
Obéissant généralement à un grand paradigme, ledit système n’est cependant pas figé. Mieux encore, il est interactif puisqu’il est influencé autant qu’il influe. L’essentiel pour chaque entreprise est de pouvoir le cerner, l’examiner, le mettre en valeur et pourquoi pas le développer. Cela s’appelle changement positif.
Le développer et aussi le mettre en valeur grâce, notamment, à une communication intelligente, en sont les maîtres mots. Car, avec tous ces changements, tous ces aléas, toute cette complexification de la réalité qui conditionnent le quotidien de chaque individu et chaque structure sociale, il devient impérieux de travailler sur le système de valeurs qui gère ce quotidien, plus encore qui va gérer le devenir des concernés.
Tout le monde sait, surtout après la pandémie du Covid et la guerre en Ukraine, que tout est devenu incertain et difficile à prévoir (environnement dit Vuca, soit : Volatil, Uncertain, Complex & Ambiguious, ou en francais, volatil, incertain, complexe et ambigu). Et les valeurs seront donc les solides fondations de l’entreprise au sein de cet environnement en sables mouvants.
D’une radiographie des valeurs actuelles de l’entreprise, l’ensemble des acteurs de cette dernière (appelons-les ainsi) devraient donc aboutir, après un travail sérieux et en profondeur, à une espèce de maquette qui concrétise le système tel qu’il aura évolué.
Cela leur permettra d’entamer, avec plus de clarté, plus d’aisance, plus de détermination et surtout plus de fiabilité, l’inévitable démarche de changement positif à entamer, conduire et faire aboutir. Tout changement étant généralement très difficile à réaliser, car chaque système possède la faculté de recouvrer sa forme initiale, ou résistance aux changements.
C’est donc pour cela que le travail sur les valeurs est décisif, puisque l’acquisition des nouvelles valeurs prônées va pouvoir rendre définitifs les changements. Sachant que les nouvelles valeurs sont plus faciles à adopter si l’environnement immédiat au sein de l’entreprise y concourt.
Si vous voulez prôner esprit d’équipe, transparence, communication horizontale et toutes les pratiques qui tournent autour, par exemple, l’option de l’open space est, alors, plus que conseillée. Ici, l’environnement va aider énormément à faire sauter les verrous et à faire accepter ces nouvelles valeurs et les ancrer.
Bref, une entreprise qui ne fait pas régulièrement son bilan, côté valeurs, est une entreprise qui risque de devenir sclérosée, donc de trépasser.
