Accueil Actualités Commentaire | Le spectacle n’a que trop duré !

Commentaire | Le spectacle n’a que trop duré !

 

La Tunisie aurait de toute évidence fait un grand pas quand on verra les différents partis politiques assumer le rôle qui leur incombe. Il ne faut pas, bien entendu, généraliser ce constat amer, mais il faut en prendre conscience. Ce serait peut-être un début pour la réhabilitation, et pourquoi pas pour la disculpation…

D’une crise à l’autre, d’un conflit à l’autre, il est aujourd’hui évident que le paysage politique n’a plus besoin de foyers de tensions supplémentaires. Si l’enjeu n’est autre que la recherche de l’intérêt national, cela  ne devrait-il pas calmer l’ardeur et l’acharnement des différentes parties prenantes ?

Il faut dire que les lendemains d’un bon nombre de partis politiques ne sont plus rassurants. Pire que les manquements, c’est la manière avec laquelle on gère les carences et les transgressions qui inquiète le plus.

Certains se seraient même installés sur une montagne de dérives. Des dérives, au fait, trop risquées car soutenues par des dirigeants privés de discernement. Plus ces dérives prennent forme, et plus le scénario d’un paysage en perte de crédibilité se confirme.

L’effervescence du milieu est fort préjudiciable. Il s’illustre par l’incapacité de la plupart des partis à évoluer. Ils ignorent la dimension, surtout sociale, de l’action politique. Les considérations partisanes et même personnelles sont la principale motivation d’un dérapage qui n’a que trop duré.

La Tunisie aurait de toute évidence fait un grand pas quand on verra les différents partis politiques assumer le rôle qui leur incombe. Il ne faut pas, bien entendu, généraliser ce constat amer, mais il faut en prendre conscience. Ce serait peut-être un début pour la réhabilitation, et pourquoi pas pour la disculpation.

Quoi qu’on en dise et que l’on en pense, la grande famille politique, toutes tendances confondues, est condamnée à cohabiter. La crise qui oppose certains partis politiques au pouvoir en place est quelque part pleine de confusion et d’imbroglio. Elle est synonyme de rechute dans les méandres du chaos, puisque le seul perdant sera encore une fois la Tunisie.

Une bulle d’incertitudes

Mais il faut dire aussi que la situation a empiré, notamment à cause du recours de certains partis politiques à de multiples interférences aux desseins inavoués. Ce qui nous semble surtout inquiétant, c’est qu’en présence des opportunistes, des partis, pourtant au passé honorable, ont perdu leur vocation et surtout leurs plus importants leviers: la  noblesse et la grandeur. Ils sont entrés dans une phase de décomposition. Leurs principaux dirigeants s’amusent encore à fuir leurs responsabilités. D’ailleurs, il leur est bien difficile de remettre les problèmes que connaît actuellement le pays au centre des débats.

Ces partis, auxquels la majorité écrasante des Tunisiens ne fait plus confiance,  ont sombré dans une stratégie d’indifférence et d’insensibilité aux besoins et à la réalité des citoyens. Il s’agit d’un aveu d’insouciance plus que jamais compromettant.

Sur fond de constat amer et d’interrogations qui n’ont pas vraiment de réponse, le paysage politique n’en finit pas de susciter les débats. Cette transformation ne reflète pas seulement les dérapages qui empêchent la classe politique d’accéder à un plus haut niveau, mais elle traduit une défaillance caractérisée dans ce qui a rapport à l’action politique. Les manquements et les dérives avaient constitué le dénominateur commun de ce qui a été entrepris tout le long d’une décennie chaotique.

La vie politique continue aujourd’hui à être stigmatisée par le manque d’illumination, par l’absence d’initiatives, de stratégies et de projets. Par aussi le peu d’emprise et d’influence sur la chose politique. Par enfin les restrictions et l’émanation d’un système et d’un mode d’emploi infertiles, très peu créatifs et point innovants.

Entre aptitudes imaginées et aptitudes réelles, le débat sur les partis politiques   est toujours ouvert. Une bulle d’incertitudes est toujours là. En tout cas, le spectacle n’a que trop duré. Il est grand temps de rompre avec les mauvais réflexes, de retrouver les valeurs et les fondamentaux de la vie politique en Tunisie.

Charger plus d'articles
Charger plus par Jalel MESTIRI
Charger plus dans Actualités

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *