«LA Stip éprouve des difficultés à commercialiser son produit en raison de l’inondation du marché par des produits importés, dans le silence et l’inaction de l’administration générale des douanes pour arrêter la contrebande des pneus », déplore le président-directeur général de la société.
Nous nous trouvons ainsi et pour la énième fois dans l’obligation de rouvrir le dossier de la contrebande qui constitue, encore et toujours, une entrave de taille pour la bonne marche des entreprises. Un dossier qui met en péril leur pérennité financière. Plus encore : leur conservation et leur survie même.
Le cas de la Stip, Société tunisienne des industries de pneumatiques, est regrettable. Mais il n’est pas isolé. Il traduit des atteintes qui tendent à écorner l’image des entreprises auparavant rentables, mais qui sont astreintes à suspendre leurs activités et à mettre leurs agents au chômage technique. La raison est claire : les entreprises tunisiennes, publiques et privées, éprouvent de plus en plus d’énormes difficultés à commercialiser leurs produits en raison de l’envahissement du marché local par des produits importés illégalement.
La recrudescence du phénomène de la contrebande met la plupart des entreprises tunisiennes dans des situations difficiles. Les atteintes dont elles font l’objet engendrent des répercussions négatives sur leurs équilibres financiers. Ce qui est davantage inquiétant, c’est que la plupart sont en train de perdre, ou ont déjà perdu, leur place sur le marché.
Les valeurs de la concurrence saine et loyale sont autant de repères que le marché tunisien lui-même est en train de perdre, à cause certainement de la contrebande, mais tout particulièrement de l’incapacité des autorités à faire face à ce fléau. Les débordements survenus devront nous amener à reconnaître que les dispositifs mis à en œuvre sont défaillants. Plus encore : si la vigilance dans l’application de la loi face à ce phénomène est aujourd’hui presque une illusion, il convient d’attirer l’attention sur les dangers que cela engendre par effet inverse. C’est pratiquement à tous les niveaux qu’il faudrait aujourd’hui craindre les dégâts. Ces dégâts touchent malheureusement au quotidien des Tunisiens. C’est là, sans doute, que réside le danger qui guette tous les produits tunisiens et qui menace leur pérennité sur le marché.
Les mesures structurelles de répression ne consistent pas uniquement au renforcement de la vigilance, ou encore au durcissement des lois. Mais une étude et une analyse plus profondes et plus poussées de la contrebande s’avèrent impératives. Le mode d’emploi face à ce phénomène doit être revu. Cela relève de toute évidence du savoir-faire et des moyens à assurer sous une autorité unique, une organisation parfaitement identifiée et dynamique afin de mettre chacun face à ses responsabilités.
L’intensification de la lutte contre la contrebande est une tâche complexe. Il s’agit d’un enjeu majeur pour le pays. Sans doute de la même manière que les stratégies destinées au maintien de l’ordre public. Il y va de la stabilité même de la Tunisie.
L’Etat peut-il ainsi gagner ce pari ?
KHEMIRI
26 avril 2023 à 09:21
Désolé cher confrère !
L’État actuel ne peut gagner aucun de ses paris souvent hasardeux nés d’un esprit autocratique étriqué et ignorant de la chose politique et économique. Je ne veux l’incriminer plus. Par ailleurs, vous auriez dû définir la Stip dès le début de votre chronique. Par ailleurs, il y a tellement de « chantiers ouverts » et « désordonnés », qu’on a fort peu de chances que le pays puisse se relever…sauf un miracle ou un sérieux « coup de balai » loin des casernes et des palais où on cause ! La Tunisie a de la chance : un prophète s’y est révélé….je préfère taire son nom ! Bon courage.