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Tunisie – FMI: Déblocage imminent ?

Pourquoi le blocage a-t-il persisté ? La Tunisie n’a-t-elle pas rempli toutes les conditions exigées par le FMI ? Faut-il pointer du doigt la situation politique du pays ? Plusieurs versions émergent si on évoque les causes qui résident derrière ce blocage.

La Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) se sont lancés, depuis plusieurs mois, dans un bras de fer qui semblait interminable au sujet du décaissement de fonds au profit de notre pays. Aujourd’hui, au vu des derniers rebondissements, on peut espérer le mieux, puisque des sources au sein de cette institution financière évoquent un déblocage de la situation.

Il semble que la pression exercée par certains pays européens sur le FMI pour assouplir ses exigences commence à porter ses fruits. Le FMI a annoncé récemment qu’il était sur le point de conclure un accord financier qui devrait permettre à la Tunisie d’obtenir un plan de sauvetage de 1,9 milliard de dollars. «Nous devions nous assurer que les financements qui accompagneront le programme étaient suffisants. La bonne nouvelle, c’est que nous y sommes presque arrivés», a déclaré le directeur du FMI pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et l’Asie centrale, Jihad Azour, dans des apparitions médiatiques.

«Nous avons travaillé avec les autorités et les amis de la Tunisie pour mobiliser des garanties de financement supplémentaires, et les autorités ont progressé dans ce que nous appelons les actions préalables. Il reste encore quelques points à finaliser», a-t-il ajouté.

Pour sa part, l’ex-ministre tunisien des Affaires étrangères Ahmed Ounaïes a assuré que le feu vert a été donné pour la conclusion des accords du prêt du FMI pour la Tunisie, et que nous allons, bientôt, signer ces accords.

Il a ajouté que ce feu vert a été donné suite aux dernières déclarations de l’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, et à la pression exercée par certaines parties européennes, dont, essentiellement, la France et l’Italie.

Il faut rappeler que l’ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique en Tunisie, Joey Hood, a exprimé, récemment au cours d’un entretien avec le ministre des Affaires sociales, Malek Ezzahi, la disposition des Etats-Unis à soutenir la Tunisie et à réexaminer les conditions d’acceptation de son dossier par le Fonds monétaire international (FMI)».

L’ambassadeur des Etats-Unis a indiqué que les positions du Président de la République, Kaïs Saïed, sur cette question sont claires, exprimant sa considération envers toute vision fondée sur la volonté de compter sur les ressources propres du pays, selon un projet économique national et autonome qui respecte les partenaires internationaux, selon le même communiqué.

Sous conditions ?

Selon l’agence de notation Fitch Ratings, la liquidité externe reste «sous pression». «Des retards prolongés dans le décaissement des financements extérieurs ou une augmentation significative de la facture des importations de la Tunisie aggraveraient considérablement les pressions extérieures».

Selon cette agence de notation, le FMI devrait débloquer la première tranche du prêt en faveur de la Tunisie, avant la fin du deuxième trimestre 2023, donc dans deux mois.

Dans une note publiée sur son site, Fitch Ratings a relevé les progrès accomplis par la Tunisie en matière de réformes qui s’inscrivent dans le cadre de l’accord de crédit (Medc), d’un montant d’environ 1,9 milliard de dollars.

Sauf que ces réformes posent actuellement un grand problème et constituent un casse-tête pour le gouvernement Bouden si on rappelle que le Président de la République Kaïs Saïed s’opposait à toute levée des subventions, une parmi les conditions du FMI.

En résumé, ces réformes toucheront l’équité fiscale, l’élargissement de la portée des filets de protection sociale et l’augmentation des transferts monétaires, outre le redressement des entreprises publiques déficitaires et surtout la limitation des dépenses publiques courantes. Aussi, avant de débloquer ces fonds, le FMI veut s’assurer du climat social en Tunisie. Une entente entre le gouvernement et la Centrale syndicale, mais aussi avec le Président de la République s’annonce donc cruciale à cet effet.

Fin du blocage 

La Tunisie s’attendait à la finalisation, fin décembre dernier, de l’accord sur une nouvelle ligne de financement estimée à 1,9 milliard de dollars avec le Fonds monétaire international. Le blocage persiste toujours, alors que cette institution financière avait déprogrammé l’examen du dossier tunisien lors de ses réunions officielles, pourtant, les observateurs de la scène nationale font espérer le mieux.

Pourquoi le blocage a-t-il persisté ? La Tunisie n’a-t-elle pas rempli toutes les conditions exigées par le FMI ? Faut-il pointer du doigt la situation politique du pays ? Plusieurs versions émergent si on évoque les causes qui résident derrière ce blocage, mais une chose est sûre: le gouvernement n’a pas perdu l’espoir d’accéder à cette ligne de financement et les négociations sont toujours en cours.

L’accord préliminaire entre la Tunisie et le Fonds monétaire international (FMI) pour l’obtention d’un prêt de 1,9 milliard de dollars est «toujours d’actualité», n’ont cessé de déclarer les responsables des deux parties.

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