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Droit d’accès à l’information : Un goût d’inachevé

 

Mink-Kuok Lim, conseiller pour la communication à l’Unesco, tout comme d’ailleurs d’autres intervenants dans ce séminaire, estime qu’il reste beaucoup à faire pour «la mise en œuvre effective de l’accès à l’information»

L’Unesco, en collaboration avec la Banque mondiale, a organisé hier, mercredi 24 mai, une rencontre de restitution autour des enjeux du droit d’accès à l’information.

En présence de Mink-Kuok LIM, conseiller pour la communication et l’information au sein de l’Unesco pour la région Maghreb, la rencontre a été l’occasion de revenir sur le parcours accompli jusqu’à présent pour faire de l’accès à l’information une réalité quotidienne.

«Quatre ateliers organisés par la BM et l’Instance nationale d’accès à l’information (Inai) ont porté sur l’impact du droit à l’information sur la vie quotidienne et la promotion d’une gouvernance démocratique et participative», a déclaré Mink-Kuok Lim lors de son intervention, tout en rappelant que depuis 2015, l’Unesco accompagne ce projet en facilitant les débats entre la société civile et l’administration.

Cependant Mink-Kuok Lim, tout comme d’ailleurs d’autres intervenants dans ce séminaire, estime qu’il reste beaucoup à faire pour «la mise en œuvre effective de l’accès à l’information».

Les défis auxquels fait face le droit d’accès à l’information sont considérables, note Rim Garnaoui, de l’Unité de l’administration électronique. «Acquis de la révolution, le droit d’accès à l’information reste très faible en raison notamment du faible engagement des parties prenantes», explique-t-elle, tout en attirant l’attention sur le fait que certains textes réglementaires n’ont pas encore été publiés.

Les textes réglementaires sont une préoccupation pour le président par intérim de l’Inai, Adnene Lassoued, qui a profité de l’occasion pour appeler la Cheffe du gouvernement à libérer les textes réglementaires, qui permettraient particulièrement aux chargés de l’accès à l’information dans les différentes administrations de travailler dans des conditions plus transparentes et plus confortables.

Au sujet de l’Anai, le constat de Souhaieb Khayati, expert auprès de l’Unesco est sans équivoque : «L’instance ne dispose pas des moyens humains et financiers nécessaires pour mener à bien sa mission».

Dans la pratique, l’accès à l’information reste difficile. D’abord en raison d’une méconnaissance du texte réglementant le droit, ensuite en raison de la culture conservatrice et de l’omerta qui subsiste encore dans nos administrations. Concrètement, une multitude d’administrations refusent de nommer un chargé d’accès à l’information, ou bien ne donne aucune piste (ni fax, ni adresse électronique), qui permettrait au demandeur de formuler sa demande. C’est en tout cas le constat que l’on peut tirer de la cartographie sur l’état des lieux de l’application du droit d’accès à l’information en Tunisie, réalisée par l’expert de la Banque mondiale, Moadh Mhiri.

Toujours est-il que l’effort de sensibilisation des parties prenantes s’accentue «pour continuer à ouvrir des brèches», selon les termes de Néji Bghouri de l’Unesco.

Dans ce cadre, il précise que quatre ateliers régionaux ont eu lieu dans les régions du Nord-ouest, du centre, du Sahel et du Sud. Des ateliers qui ont rassemblé près de 200 participants, parmi lesquels des élus municipaux, des responsables de l’accès à l’information, des représentants de la société civile, des universitaires ainsi que des journalistes des médias associatifs, communautaires et régionaux.

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