Accueil Culture En lice pour la palme d’or : Les Filles d’Olfa fait couler l’encre à Cannes

En lice pour la palme d’or : Les Filles d’Olfa fait couler l’encre à Cannes

 

Entre documentaire et fiction, le long-métrage de Kaouther Ben Hania, en lice pour la Palme d’Or de la 76e édition du Festival de Cannes, Les Filles d’Olfa, projeté en première mondiale le 19 mai 2023, a, dès ses toutes premières projections, fait couler l’encre à Cannes, par des critiques assez positives et unanimes à le qualifier de «puissant, d’hybride, d’audacieux et de bouleversant» autour du personnage central et réel Olfa Hamrouni.

Olfa Hamrouni est devenue connue en 2016 lorsqu’elle a critiqué le gouvernement tunisien pour ne pas avoir empêché ses filles de rejoindre l’Etat islamique en Libye. Dans ses entretiens et cris de détresse et de douleur à cette époque, Olfa était une mère endeuillée par la perte de ses deux filles aînées….Une histoire vraie dont Kaouther Ben Hania a fait un docufiction, qui prête à plus d’une lecture… un film dont la dernière projection (6 projections en tout) s’est déroulée hier, avant que le jury ne donne son verdict le 27 mai prochain et dévoile l’heureux ou l’heureuse lauréat/e de la plus haute distinction du Festival de Cannes.

A titre d’exemple, le magazine de cinéma mensuel français «Première» titre le 21 mai 2023 «Cannes 2023 – Les Filles d’Olfa : l’audace récompensée». Le critique Thierry Cheze écrit « Kaouther Ben Hania célèbre la libération de la parole comme moyen de pouvoir continuer à vivre et de se reconstruire, bien sûr, mais aussi de creuser des sujets qui font la une des journaux — le port du voile, la radicalisation islamique… — en mettant des mots sur les maux»

Au final, le film «C’est beau, c’est puissant, c’est bouleversant. Pour ses premiers pas dans la compétition cannoise, Kaouther Ben Hania vise juste et frappe fort dans un film hybride, brisant les frontières entre documentaire et fiction». Le grand magazine américain (fondé en 1930), «The Hollyood Reporter» dans sa publication du 19 mai signée Lovia Gyarkye titre «Une exploration déchirante et formellement fraîche de la maternité et des traumatismes héréditaires en Tunisie. Le film vous entraîne à vous poser la question : qui est Olfa Hamrouni ?».

Le film, lit-on encore, est un récit passionnant sur la mémoire, la maternité et les traumatismes hérités d’une société patriarcale. Il traite de thèmes similaires au film «In Flames» du réalisateur et producteur pakistano-canadien Zarrar Kahn, un autre participant à Cannes qui explore les relations entre mères, filles et systèmes oppressifs. Et si «In Flames» se plie à l’horreur, «Les filles d’Olfa», lui, met en scène une pièce de chambre dévastatrice qui ressemble au documentaire «Procession» de l’Américain Robert Greene.

Dans «Screen Daily», le magazine britannique consacré à l’industrie du cinéma, Wendy Ide, titre le 20 mai 2023: «Les filles d’Olfa» un documentaire hybride puissant, profond et parfois manipulateur». «Les filles d’Olfa» est une œuvre audacieuse et originale qui devrait susciter le débat sur le circuit des festivals et intéressera probablement les distributeurs d’art et d’essai. Et d’ajouter : «Ce film audacieux et conflictuel est aussi joyeux, ludique et, à certains égards, même stimulant. Kaouther Ben Hania entre en compétition à Cannes avec un portrait documentaire hybride».

Quant au site web d’actualités sur l’industrie documentaire européenne Business Doc Europe (BDE), il titre «Les fillles d’Olfa» rejoint le rang des chefs-d’œuvre, comme “The Act of Killing“ (2012) de l’Américano-Britannique Joshua Oppenheimer et “Casting JonBenet“ (2017) de l’Australienne Kitty Green, où l’acte de reconstitution lui-même, et la réflexion sur ses moyens et sa signification deviennent la manière dont la vérité se révèle».

Ces trois films — et beaucoup d’autres comme eux — sont très différents, car la narration dépend de chaque histoire spécifique. C’est exactement pourquoi il s’agit d’une approche si riche. «Les filles d’Olfa» prouve, une fois de plus, qu’il n’y a aucune raison de penser que cette veine de narration documentaire s’épuisera de sitôt.

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