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Sommet de Paris | Clôture : Vers une refonte de l’architecture financière internationale ?

 

Le Président de la République a réitéré son refus des diktats du Fonds monétaire international, mettant en garde contre des conditions qui peuvent menacer la paix sociale, notamment pour ce qui concerne la levée des subventions.

Le Président de la République, Kaïs Saïed, a clôturé, hier vendredi 23 juin, sa participation au Sommet «pour un nouveau pacte financier mondial» tenu à Paris. Si l’objectif était de proposer une feuille de route visant à limiter ce déséquilibre des rapports financiers et économiques, le dernier jour du Sommet a permis aux différents participants d’exposer leurs visions à cet égard.

A la clôture du Sommet, le Président français Emmanuel Macron s’est engagé à mobiliser 2,5 milliards d’euros avec un groupe de pays créanciers et de banques de développement. Cet argent servira, notamment, à aider le Sénégal pour faire face au changement climatique et aux vulnérabilités financières.

L’accent a été mis sur la nécessité de limiter la dépendance aux énergies fossiles. Selon le Président français, le gaz est «une énergie de transition» et permettra au Sénégal de développer ses projets gaziers, tout en augmentant les énergies renouvelables. Il a également critiqué l’ouverture de centrales à charbon dans certains pays européens, alors que les pays émergents se voient interdire l’utilisation de leurs ressources en gaz.

Faisant l’annonce des résultats du Sommet en question, Emmanuel Macron a reconnu des avancées «très concrètes»,  notamment pour ce qui concerne la restructuration de la dette de la Zambie dont les créanciers, la Chine en l’occurrence, ont accepté d’en rééchelonner une partie.

Cependant, le Président français a rejeté l’idée d’annuler la dette des pays du sud, préférant la restructuration avec « des modèles de financement durable ». Il a souligné que l’annulation de la dette du jour au lendemain rendrait difficile l’obtention de nouveaux prêts.

Ainsi, les dirigeants du nord et du sud ont tenté, au dernier jour de leur Sommet, de jeter les bases d’une refonte de l’architecture financière internationale née après la Seconde Guerre mondiale, dans le but affiché d’enrayer à la fois la pauvreté et le réchauffement de la planète.

Kaïs Saïed mise sur un nouvel ordre mondial 

Les ressources financières des monarchies du Golfe joueront un rôle central dans la création d’un « nouvel accord financier mondial » visant à lutter contre le changement climatique et la pauvreté. Deux problèmes majeurs entravent le progrès des nations du sud. En effet, financer la transition climatique en utilisant l’argent des fonds souverains des monarchies du Golfe représente une alternative fortement évoquée durant la clôture de ce Sommet, d’autant que les pays du Golfe sont parmi les principaux émetteurs de CO2 par habitant, mais disposent également des ressources financières les plus importantes pour accompagner la transition climatique.

C’est durant ces deux jours qu’aura duré le Sommet que le Président de la République a réitéré ces messages appelant à un nouvel ordre mondial plus équitable et à de nouveaux rapports financiers entre les pays du nord et du sud. Le Président de la République a appelé la communauté internationale à rompre avec la logique «des grands et des petits» pour construire un nouveau Pacte financier mondial basé sur les principes de justice et de respect des valeurs et des principes humains fondamentaux.

Rappelons que ce Sommet a pour objectif de penser  une nouvelle «boîte à outil» déclinée à travers plusieurs objectifs impliquant, notamment les banques multilatérales de développement, la mobilisation des capitaux privés, le financement pour le climat, les infrastructures vertes et la réponse aux enjeux de la dette.

Dans cette approche, le nouveau pacte financier mondial envisagé permettra de définir les principes et les mesures nécessaires pour réformer le système financier et lutter contre les hauts niveaux d’endettement qui empêchent les gouvernements de mettre en œuvre une action ambitieuse pour réduire les fractures climatiques, économiques et technologiques qui risquent de fragmenter notre monde.

Notons aussi que plus de 350 personnes, dont la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg, se sont rassemblées hier,  à Paris pour protester contre le financement des énergies fossiles. 

Quel intérêt pour la Tunisie ? 

Ce Sommet a permis au Président de la République, ainsi qu’à sa diplomatie de mieux expliquer les nouvelles orientations de la Tunisie dans ce monde en pleine mutation. L’accent a été mis sur la nécessité de construire de nouveaux rapports d’égal à égal entre les pays du nord et ceux du sud tout en préservant les intérêts des deux parties.

Le Président de la République a également réitéré son refus des diktats du Fonds monétaire international (FMI), mettant en garde contre des conditions qui peuvent menacer la paix sociale, notamment pour ce qui concerne la levée des subventions.

Ces entretiens ont permis au Président de la République d’appeler les partenaires de la Tunisie à intensifier leurs investissements dans notre pays. C’est dans ce cadre que Kaïs Saïed a eu, au siège de l’ambassade de Tunisie à Paris, des discussions avec le chancelier allemand, Olaf Scholz.

Le Président de la République a appelé «à intensifier la cadence des investissements allemands en Tunisie et à encourager les entreprises allemandes à renforcer leur présence dans notre pays et explorer de nombreux secteurs prometteurs».

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