Etalages anarchiques dans l’espace public : Le jeu du chat et de la souris !

 

Il y a un bon bout de temps que l’on tentait d’en finir avec ce phénomène dont les acteurs savent toujours échapper à tout contrôle. Combien d’initiatives qui semblaient salutaires, susceptibles de repenser des alternatives, sinon d’aller plus loin dans un raisonnement répressif.

Dans la capitale et ses dédales, les étalages anarchiques n’ont, jamais, disparu de nos rues !? On est, certes, catégorique sur ce phénomène si vieux et tentaculaire qu’on n’arrive pas à l’éradiquer à sa racine. Un constat monotone et contrariant qui en dit long sur les lois qui le font.

Synonyme de laideur et d’arbitraire

Et bien que l’on multiplie, parfois, les rondes, toute intervention policière finit en queue de poisson. Elle a du mal à remettre de l’ordre dans ce secteur parallèle.

Depuis des années, ce spectacle désolant, qui domine le réseau d’activité légal et régulier, continue à altérer l’esthétique des coins et leur beauté. A tout bout de champ. Ainsi s’efface tout paysage urbanistique, ayant beaucoup perdu de sa visibilité architecturale.

Il y a un bon bout de temps que l’on tentait d’en finir avec ce phénomène dont les acteurs savent toujours échapper à tout contrôle. Combien d’initiatives qui semblaient salutaires, susceptibles de repenser des alternatives, sinon d’aller plus loin dans un raisonnement répressif. Et combien, également, d’hommes qui se faisaient passer, vainement, pour des décideurs, avec une main de fer dans un gant de velours. Ces vendeurs si réfractaires vouent toute politique à l’échec et continuent à investir trottoirs, chaussées et espaces publics. Ces étals, on les voit gagner du terrain, aux dépens de la circulation aussi bien des automobilistes que celle des piétons. Par où passer, alors ? Ainsi règne l’anarchie. Et vogue la galère !

Y a-t-il, vraiment, une solution à ce fléau ? Aucunement. Seulement des campagnes sécuritaires, parfois musclées, menées, sans succès. Et encore moins un contrôle rigoureux et régulier.

Comment venir à bout d’un phénomène synonyme de laideur et d’arbitraire? Car, ce cartel de l’informel n’en fait qu’à sa tête. Il sévit dans l’impunité, sans être épinglé.

Les récalcitrants tiennent toujours bon

Il suffit de faire le tour des rues et ruelles de la ville, de Bab Al Jazira au « Passage », passant par rues d’Espagne et Charles de Gaulle, à Tunis, pour se rendre compte de l’ampleur d’un commerce parallèle assez florissant. Vente à la sauvette, c’est bien un métier à part qui n’obéit jamais à l’économie du marché dont plus de la moitié rentre dans l’informel. Contrebandiers et spéculateurs en sont les barons de tout temps. Tous les endroits, de la place Barcelone au centre-ville, se sont mués en un grand marché saisonnier. Outre les marchandises aux origines inconnues qu’on s’habitue à voir exposées pendant toute l’année, il y en a d’autres qui sont étroitement liées à moult opportunités. Ces jours-ci, place à des fournitures scolaires dont la vente « à prix cassé » compose particulièrement avec les préparatifs de la rentrée aux bancs de l’école. Stylos, cahiers tout format, des manuels destinés aux différents niveaux, des trousses d’écolier et même des petits trucs insignifiants, les étals sont bien remplis.  Toutefois, les produits et les articles, soi-disant bon marché, ne sont plus, eux aussi, adaptés aux bourses des plus démunis. Et encore de moins bonne qualité. C’est que ces étalages anarchiques ne répondent à aucune loi de marché. Et à chaque fois que l’on y attire l’attention, reprochant aux autorités compétentes leur léthargie prolongée et leur incapacité à s’en débarrasser une fois pour toutes, les récalcitrants tiennent toujours bon. Catégoriques, ces marchands fixes et ambulants campent sur leurs positions, refusant tout changement d’endroit d’exposition.

L’Etat a-t-il perdu de son autorité ?

L’on se rappelle, ici, l’initiative, hélas inaboutie, de l’ancien gouverneur de Tunis, Amor Mansour, visant leur délocalisation dans un nouvel espace aménagé à leur profit, pas si loin du centre-ville. A l’époque, il a bien joué l’homme de la situation, se lançant dans une vaste campagne de démolition d’étalages anarchiques à Tunis et ses périphéries.

Mais ce coup de balai n’a abouti à rien. Retour de manivelle. Vint le tour de son successeur, Chedly Bouallègue, qui avait, lui aussi, tenu à marquer le coup : 377 points noirs éliminés et 1728 opérations de saisie effectuées. Sans suite. Et le jeu du chat et de la souris a repris de plus belle. Il ne se passe pas un jour sans que nous entendions parler de l’interminable chasse à l’homme.

Cela dit, ces vendeurs sont-ils au-dessus de la loi ? Ou l’Etat a-t-il perdu de son autorité, au point qu’il ne prend pas les choses en main ? Et encore moins de faire front à tout genre de dépassement ? L’autre son de cloche fait entendre la difficile équation entre droit du travail et respect de la loi.

Et là, on est en droit de se demander comment ménager la chèvre et le chou, sans pour autant toucher à ces gagne-pain ? Dans ce sens, il y avait eu plein d’idées et des propositions précitées de déménagement vers d’autres espaces aménagés à cet effet. De même, l’intégration de l’informel dans les circuits économiques organisés s’avère aussi de mise. Sauf que cette question aurait vraiment besoin d’un nouveau modèle de développement, censé épouser son temps.

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