Accueil A la une Pourparlers en Arabie Saoudite : Des sommets… Gaza attend des résultats concrets

Pourparlers en Arabie Saoudite : Des sommets… Gaza attend des résultats concrets

Des rencontres au sommet qui réunissent régulièrement des représentants des différentes parties concernées se soldent le plus souvent par des déclarations d’intention sans lendemain.

L’Arabie saoudite a annoncé qu’elle accueillera deux sommets arabe et islamique, aujourd’hui samedi et demain dimanche. Point à l’ordre du jour, la situation dans la Bande de Gaza, tout en reportant un autre sommet arabo-africain qui devait traiter  de la coopération économique.

Gaza où  l’on recense plus de dix mille morts et 30 mille blessés, sans compter les disparus sous les décombres et un mouvement d’exode inédit, c’est une guerre d’extermination à laquelle sont confrontés des civils, femmes et enfants et que le monde arabe ne peut plus passer sous silence.

Entretemps, la voie diplomatique se révèle infructueuse,  alors que Riyad accueille les délégations autour de ce qui s’apparente à la rencontre de la dernière chance pour unir les pays arabes et musulmans et aboutir à des décisions concrètes qui peuvent changer la donne.

Or, ces sommets qui réunissent régulièrement des représentants des différentes parties concernées se soldent le plus souvent par des déclarations d’intention sans lendemain.

D’ailleurs, le Président de la République, Kaïs Saïed, a déclaré ne pas prendre part à ces deux rendez-vous qui doivent examiner notamment la situation humanitaire dans la bande de Gaza. Comme le sommet du Caire, il y a trois semaines, Kaïs Saïed n’ira pas non plus à Riyad, et c’est le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar qui représentera la Tunisie.

Plusieurs sommets et les souffrances persistent

Cette situation est d’autant plus dramatique que la situation à Gaza est hors contrôle et menace de s’effondrer. Le territoire est soumis à un blocus israélien depuis plus de 15 ans, ce qui a entraîné une grave crise économique et humanitaire, même avant cette guerre inédite.

La population vit dans la pauvreté et la précarité, et est exposée à un risque constant de violence sans que les innombrables sommets ne parviennent à alléger la souffrance des Palestiniens, ne faisant qu’entretenir l’impasse politique. Ils montrent que les parties concernées ne sont pas encore prêtes à faire les concessions nécessaires pour parvenir à un accord durable qui préserve le droit des Palestiniens à construire leur propre Etat souverain.

Si Riyad poursuit ses efforts pour une «résolution pacifique de ce conflit», ces deux sommets interviennent sur fond de grandes divergences entre les pays participants. Il suffit de rappeler que le président iranien, Ebrahim Raïssi, est attendu demain, dimanche, au deuxième sommet, pour rappeler la position de son pays relatif à la non-reconnaissance d’Israël, alors que l’Arabie saoudite affirmait avant la guerre adhérer à un processus de normalisation avec l’entité sioniste, à la faveur des accords d’Abraham.

Un autre test pour les pays arabes ?

L’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Ounaïes, est revenu sur le sommet arabe organisé à Riyad, capitale de l’Arabie saoudite, dans des déclarations médiatiques. Il a présenté les grands traits de la participation tunisienne. Ounaïes a affirmé que le sommet arabe est un test pour les pays arabes et a déclaré que jusqu’à présent, la position arabe est faible à l’endroit de  la question palestinienne. 

Il a souligné qu’il y avait une grande faiblesse sur la scène arabe, indiquant que l’absence d’une réaction coordonnée face à la riposte disproportionnée de l’entité sioniste aux opérations du «Déluge d’Al-Aqsa».

Il faut rappeler dans ce contexte que le sommet pour la paix organisé en Egypte, il y a trois semaines, pour appeler à un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza n’a rien donné ! L’Egypte espérait, à travers ce sommet, snobé par la Tunisie d’ailleurs, forger un «consensus international» pour appeler à un cessez-le-feu dans la guerre à Gaza et au respect du droit international.

Le spectre de l’échec du sommet du Caire

Mais ce sommet, auquel ont pris part chefs d’Etat, ministres et diplomates, principalement européens et arabes, s’est clos sans communiqué final conjoint. La réunion n’a fait que ressortir les divergences entre pays arabes et européens sur le conflit entre Israël et le Hamas.

Ce rendez-vous n’a fait que confirmer l’incapacité de la communauté internationale de défendre les Palestiniens exposés depuis plus d’un mois à la machine à tuer de l’entité sioniste. D’ores et déjà, la crédibilité des Nations unies, déjà sérieusement entachée par les blocages persistants du Conseil de sécurité, est davantage affaiblie, pour parvenir à une résolution qui oblige les forces d’occupation d’arrêter ce massacre. À partir de combien de morts à Gaza la fameuse communauté internationale passera-t-elle de la déploration à l’action ? Nul ne sait, tant qu’Israël bénéficie toujours d’un permis de tuer au moment même où les enfants palestiniens sont massacrés au vu et au su du monde entier.

Depuis le début de la guerre, plus de 10.800 personnes sont tombées en martyrs dans la bande de Gaza. Parmi les victimes figurent plus de 4.300 enfants, 3.000 femmes et 700 personnes âgées, et plus de 26.000 personnes ont été blessées. Des témoins ont indiqué que des milliers de personnes quittaient les quartiers nord et se dirigeaient vers le sud sur une route contrôlée par les chars israéliens, dans un mouvement d’exode planifié par l’entité sioniste.

Le pire, même exilée, cette population déracinée, encore une fois, n’est pas à l’abri.

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