Gaza : Trêve humanitaire, échange de prisonniers et guerre en suspens

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Si cette trêve a constitué le premier pas d’une désescalade depuis plusieurs semaines, peut-on espérer un cessez-le-feu définitif à Gaza ? «C’est un pas dans la bonne direction, mais il faut aller beaucoup plus loin», a déclaré le directeur de l’OMS. «Nous continuons d’appeler à un cessez-le-feu durable pour mettre fin aux souffrances des civils».

Enfin quelques jours de répit à Gaza après plusieurs semaines de bombardements massifs faisant des milliers de martyrs, de blessés et de disparus. Le chiffre de 50 mille a été avancé par certaines organisations internationales. La trêve humanitaire décalée d’un jour est entrée en vigueur hier, vendredi, dès les premières heures de la matinée. 

Cet accord entre l’entité sioniste et le Hamas, qui prévoit notamment la libération de 50 otages retenus dans la bande de Gaza en échange de 150 prisonniers palestiniens, a été appliqué, mais la situation reste toutefois tendue.  Puisque la trêve est entachée par des incidents, a accusé une source israélienne dans des déclarations médiatiques, précisant que «malgré l’accord, des tirs de roquettes auraient visé des villages israéliens».

Côté palestinien, les victimes continent de tomber. Des civils palestiniens auraient été blessés par des tirs de l’armée israélienne, lorsqu’ils tentaient de retourner vers le nord de Gaza. Des vidéos publiées sur les réseaux montrent des foules fuyant ce qui semble être des tirs de l’armée israélienne.

Pourtant, ces rares moments de calme prudent, alors que les avions de chasse n’ont pas cessé de survoler la bande, ont permis à de nombreuses familles de revenir sur leurs pas, dans leurs villages, inspecter leurs maisons rasées par la machine de guerre israélienne. Après des frappes aériennes qui ont duré près de 50 jours.

« La guerre n’est pas finie »

Mais dans un communiqué, l’armée israélienne a demandé aux Gazaouis de ne pas se rendre du sud vers le nord de Gaza. Elle leur a demandé aussi de ne pas s’approcher des forces militaires israéliennes, rappelant que « la guerre n’est pas finie ».

De même, cette trêve a permis l’entrée des aides humanitaires à Gaza, où plusieurs camions transportant médicaments, nourritures et carburants ont franchi le passage frontalier de Rafah. C’est dans ce sens que le président du service d’information de l’État égyptien a déclaré que «quelque 130.000 litres de carburant diesel et quatre camions-citernes transportant du gaz entreront quotidiennement dans la bande de Gaza depuis l’Égypte à partir de vendredi». «200 camions chargés de nourriture, de médicaments et d’eau entreront quotidiennement», a-t-on ajouté. 

D’ailleurs, le Royaume-Uni a annoncé qu’il va doubler son aide humanitaire, profitant de ces jours de trêve. « Je peux annoncer aujourd’hui qu’un nouveau financement de 30 millions de livres sera consacré à l’aide vitale, telle que des abris et du matériel médical », a affirmé, cité dans un communiqué, le ministre des Affaires étrangères, David Cameron, actuellement en déplacement dans la région.

Libération des otages et des prisonniers

Dans la foulée, conformément à cet accord, des otages israéliens ont été remis à la Croix-Rouge et transférés vers la frontière égyptienne. Selon une source proche des services de sécurité égyptiens, ils ont pris un avion à l’aéroport d’Al-Arich, dans le nord du Sinaï, pour être rapatriés en Israël. Selon des sources citées par Al-Jazeera, le Hamas aurait libéré, durant ce premier jour de trêve, 24 otages, dont principalement des travailleurs thaïlandais. D’ailleurs, le Premier ministre thaïlandais, Srettha Thavisin, a précisé « qu’il a été confirmé par le Département de la sécurité et le ministère des Affaires étrangères que 12 otages thaïlandais ont déjà été libérés».

Dans ce contexte, l’entité sioniste avait annoncé tout au long de la journée qu’elle se préparait à accueillir les otages qui seront libérés par le Hamas conformément à l’accord de cessez-le-feu. « Les Forces de défense israéliennes ont achevé leurs préparatifs pour accueillir les personnes enlevées de la bande de Gaza », a annoncé Tsahal, confirmant la publication de photos sur lesquelles on aperçoit l’hélicoptère dans lequel seront rapatriés les otages et un lieu d’accueil parsemé de peluches et de jouets pour enfants.De même, à l’extérieur du camp militaire d’Ofer, entre Ramallah et Baytunia, dans la ville de Cisjordanie occupée, des préparatifs ont été lancés pour la libération de 39 prisonniers palestiniens en échange des otages israéliens détenus par le Hamas.

Calme à la frontière libanaise

 Le calme a régné également dans la zone frontalière du sud du Liban, depuis l’entrée en vigueur de la trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, selon l’agence officielle libanaise. Le Hezbollah s’est dit concerné par cette trêve humanitaire tant que l’entité sioniste respectait ses accords.

Mais à quoi faut-il s’attendre ? Si cette trêve a constitué le premier pas d’une désescalade depuis plusieurs semaines, peut-on espérer un cessez-le-feu définitif à Gaza ? «C’est un pas dans la bonne direction, mais il faut aller beaucoup plus loin», a déclaré, dans ce sens, le directeur de l’OMS. «Nous continuons d’appeler à un cessez-le-feu durable pour mettre fin aux souffrances des civils», a poursuivi Tedros Adhanom Ghebreyesus.

En dépit de cette désescalade, Israël s’est engagé à «poursuivre» les combats lorsqu’elle prendra fin. «Prendre le contrôle du nord de la bande de Gaza est la première étape d’une longue guerre et nous nous préparons pour les prochaines phases», a indiqué le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.

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