Échange de prisonniers entre Palestiniens et Israéliens à Gaza : Le spectre du «cinquième jour» commence à planer

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Les généraux israéliens voulaient remporter une victoire sans partage sur le terrain. Ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir jusqu’à présent, sans oublier qu’ils comptaient libérer tous les otages par leurs propres moyens. Ce qui n’a pas été réalisé non plus, d’où leur résignation à accepter la trêve et l’échange de «trois contre un», considéré comme à l’avantage de la Résistance palestinienne.

Les Palestiniens à Gaza vivent au rythme de la trêve humanitaire, marquée par deux faits saillants, à savoir l’acheminement plus soutenu des produits alimentaires et équipements médicaux, ainsi que les carburants, et la libération des otages israéliens en échange des prisonniers palestiniens.

Il s’agit, certes, d’une bouffée d’oxygène  pour les habitants de la bande de Gaza qui pensent, déjà à l’après-trêve qui est, théoriquement renouvelable, mais personne ne peut se prononcer sur ce point, c’est –à-dire, si elle sera, effectivement, reconduite ou non, même si les médiateurs égypto-qataris œuvrent à son renouvellement pour une période la plus longue possible.

Les observateurs, eux, estiment qu’il s’agit d’un processus très fragile qui peut être rompu à tout moment, surtout si l’on sait que le gouvernement israélien et les chefs militaires à Tel-Aviv veulent reprendre le pilonnage de Gaza, sous prétexte d’éradiquer Hamas. 

En effet, les généraux voulaient remporter une victoire sans partage sur le terrain. Ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir jusqu’à présent, sans oublier qu’ils comptaient libérer tous les otages par leurs propres moyens. Ce qui n’a pas été fait, d’où leur résignation, à accepter la trêve et l’échange de «trois contre un», considéré comme à l’avantage de la Résistance palestinienne.

39 prisonniers palestiniens libérés

Et c’est ce qui explique, en outre, les obstacles posés par Tel Aviv, après l’échange du premier groupe Et qui a failli faire «capoter» l’ensemble du processus, après une reprise des bombardements, vite stoppés grâce au forcing mené par les médiateurs qataris et égyptiens.

En effet, au cours de la journée, des combattants du Hamas ont accusé l’armée israélienne d’empêcher les convois humanitaires d’arriver au nord de Gaza et de ne pas respecter l’accord sur le calendrier de libération des prisonniers palestiniens.

A l’issue d’une journée «angoissante», à cause de complications de dernière minute selon The New York Times, le Hamas a libéré 17 otages supplémentaires (13 otages israéliens et 4 ressortissants thaïlandais ; en même temps qu’Israël libérait 39 prisonniers palestiniens.

Certains observateurs, notamment du côté israélien, sont persuadés que le leader du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, tente d’user d’une guerre psychologique, pour réaliser le double objectif du Hamas, consistant en une prolongation de la trêve et la libération de plus de six mille prisonniers palestiniens».

La question essentielle pour les divers protagonistes demeure celle liée à ce qui est désormais communément appelé, le «cinquième jour». L’ancien diplomate israélien Alon Pinkas écrit dans le New York Times «qu’une prolongation de la trêve permettant de libérer davantage d’otages constituerait un bienfait pour les Israéliens qui considèrent la vie et la libération des otages comme étant une priorité absolue».

Or, une trêve prolongée serait de nature à faire tomber à l’eau l’objectif principal de l’agression perpétrée par l’armée israélienne à Gaza qui n’est rien d’autre que la destruction du Hamas, selon le quotidien américain, The New York. «Le Hamas aurait plus de temps pour se regrouper, ce qui lui permettrait de mettre au point une défense plus efficace quand Israël relancerait les combats», précise encore en substance le journal new yorkais.

Retour de tous les otages plutôt qu’à la reprise des attaques militaires

D’ailleurs, confirmant cette thèse, des milliers de manifestants se sont à nouveau rassemblés, samedi à Tel-Aviv, dans le but de mettre la pression sur le gouvernement israélien, afin qu’il donne la priorité au retour de tous les otages plutôt qu’à la reprise des attaques militaires.

En ces moments d’attente, d’espoirs et d’angoisses, certains médias en ont profité pour se rendre au cœur de la bande de Gaza où ils ont pu recueillir des témoignages aussi déchirants que bouleversants. Les histoires racontées par les Gazaouis vivant dans l’enclave assiégée, et où la mort, la destruction et le désespoir sont leur lot quotidien.

Après les frappes, ambulances et des civils se précipitaient sur les lieux des bombardements, espérant sauver des survivants. Dans les décombres des bâtiments détruits, les habitants de Gaza fouillent à main nue, à la recherche de blessés et de corps sans vie.

«Nous pensions être les seuls touchés, mais en sortant, nous avons découvert des corps éjectés à plus de 40 mètres de la maison de la famille Al-Ghoul», a déclaré Abu Ibrahim, un habitant du camp de réfugiés d’al-Shati, au nord de la bande de Gaza.

«Il y avait sept filles, certains corps étaient déchiquetés en morceaux et se trouvaient sur le toit d’un marché. Plus tard, un incendie les a entièrement consumés», a-t-il ajouté dans un témoignage rapporté par Euronews.

En tout état de cause, aussi bien les Palestiniens que la Communauté internationale sont suspendus au cinquième jour, à l’issue de la trêve de 4 jours, qui sera décisif pour la suite des événements pour les Palestiniens, les Israéliens et pour toute la région.

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