Reprise des bombardements sur Gaza : Une trêve qui vole en éclats et des frappes meurtrières

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L’armée israélienne a publié une carte divisant le sud de la bande de Gaza en plusieurs centaines de petites zones. La prochaine phase de l’offensive ciblera donc le sud de l’enclave, pourtant annoncé comme zone sécurisée.

Hier, vendredi, à l’aube, la machine de guerre israélienne a repris son offensive sur la bande de Gaza, ciblant comme toujours des civils au nom de la légitime défense. Alors que les efforts visant à pérenniser la trêve humanitaire observée depuis une semaine ont échoué, les premières frappes israéliennes ont visé plusieurs localités à Gaza où la population a été déplacée depuis le 7 octobre dernier.

Si les forces occupantes ont accusé le Hamas de violer l’accord de cessez-le-feu et de libération des otages, ce dernier affirme que les parties israéliennes sont responsables de l’expiration de cette période de trêve. «Avec le retour aux combats, le gouvernement israélien s’engage à atteindre les objectifs de la guerre : libérer les personnes enlevées, éliminer le Hamas et garantir que Gaza ne représente plus jamais une menace pour les résidents d’Israël», a déclaré le bureau du Premier ministre israélien.

Sauf que ces premières frappes post-trêve ont été si violentes que des dizaines de martyrs sont tombés dès les premières heures de la reprise des hostilités. Et pour justifier la transgression de l’accord, l’armée israélienne a affirmé que son système de défense antiaérien a «intercepté avec succès un tir de roquette en provenance de la bande de Gaza».

Les négociations sur la trêve se poursuivent sous les frappes

Dès lors, la machine à tuer israélienne a annoncé avoir «repris le combat» contre le Hamas, alors que la trêve de sept jours entre les deux parties a expiré hier matin. Des bombardements aériens et des tirs d’artillerie israéliens qui ont pilonné toute la journée les civils, faisant de nombreux martyrs.

Selon certaines sources, après une nuit d’intenses négociations qui n’ont pas abouti à une reconduction de la pause humanitaire et malgré la reprise des combats, les négociations sur la trêve à Gaza avec les médiateurs qatari et égyptien se poursuivent, malheureusement sous le feu, alors que des enfants continuent d’être massacrés.

Les combats ont été signalés hier, notamment à Khan Younès, où les forces d’occupation semblent concentrer leurs frappes.

D’ailleurs, les Palestiniens affirment qu’Israël a largué des tracts au-dessus de certaines parties du sud de la bande de Gaza, exhortant la population à quitter les maisons à l’est de la ville de Khan Younès. Ces tracts disent également que Khan Younès est désormais une «zone de combat dangereuse». L’armée israélienne a, en outre, publié une carte divisant le sud de la bande de Gaza en plusieurs centaines de petites zones. La prochaine phase de l’offensive ciblera donc le sud de Gaza, pourtant annoncé comme zone plus ou moins sécurisée.

La résistance riposte

Dans la foulée, le Hamas et les différentes factions de résistance ont riposté, ciblant les colonies proches de Gaza. Tout au long de la journée, les sirènes d’alerte ont retenti dans des zones situées à proximité de la bande de Gaza, quelques minutes après la fin de la trêve. 

Les Brigades Al-Qods, affiliées au Jihad islamique palestinien, ont également déclaré avoir attaqué des villes israéliennes hier matin en représailles aux «crimes contre le peuple palestinien».

Face à cette nouvelle escalade, la communauté internationale a réitéré ses appels à pérenniser la trêve. Le Qatar, principal médiateur entre Israël et le Hamas, a exhorté les différents intervenants à agir rapidement pour mettre fin à la violence à Gaza. «Les bombardements dans la bande de Gaza dans les premières heures suivant la fin de la pause compliquent les efforts de médiation et amplifient la catastrophe humanitaire», a insisté le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué.

Le Haut-commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme, Volker Türk, a qualifié de «catastrophique» la reprise des hostilités dans la bande de Gaza. «J’exhorte toutes les parties et tous les États ayant une influence à redoubler d’efforts, immédiatement, pour garantir un cessez-le-feu», a-t-il déclaré, jugeant «très troublant» des déclarations israéliennes sur «une expansion et une intensification» de l’offensive.

La ministre française des Affaires étrangères a déclaré que «la rupture de la trêve est une très mauvaise nouvelle, regrettable. Nous demandons la reprise de la trêve pour libérer les otages, acheminer de l’aide humanitaire».

100 otages en échange de 240 prisonniers palestiniens

Israël et le Hamas ont initialement convenu d’un accord de quatre jours visant à suspendre les hostilités pour échanger des otages contre des prisonniers palestiniens. L’accord, qui a débuté le 24 novembre, a été prolongé, permettant davantage de libérations d’otages.

Depuis son entrée en vigueur, l’accord de trêve entre Israël et le Hamas a déjà permis la libération de 110 otages, dont 80 femmes, enfants et jeunes de moins de 19 ans, israéliens ou binationaux. En échange, 240 prisonniers palestiniens,  femmes, enfants et jeunes, ont été remis en liberté.

En outre, une trentaine d’étrangers, en majorité des Thaïlandais travaillant en Israël, ont été libérés hors du cadre de cet accord.

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