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Ridha Gouia  «L’économie tunisienne nécessite une révision et une stratégie»

«Le taux de croissance moyen dans le monde, au cours de la période 2000 à 2019, a été d’environ 3,8%. Les banques américaines et la Banque mondiale s’attendaient à ce que ce taux soit réalisé au cours de cette année, avant que les attentes ne régressent en juin à seulement 3%. Le plafond des expectations est toujours un peu élevé, or la réalité est toute différente», c’est ce qu’a affirmé récemment Ridha Gouia, professeur en économie,sur les ondes d’une radio privée. Il a aussi expliqué que le taux de croissance est étroitement lié aux événements et aux évolutions mondiales. «Tous les pays du monde ont été touchés, qu’il s’agisse des pays industrialisés ou de ceux en voie de croissance.  Hausse des prix, problèmes liés au carburant ainsi que de la pénurie de matières premières et de nourriture font souffrir la totalité des économies». Le professeur s’attend à ce que le taux de croissance se situe entre 2,1 et 2,6%, et regrette l’absence d’optimisme, surtout suite aux bouleversements  politiques économiques…, des grandes tensions entre les différents pays et des contradictions entre les Brics et le pôle Ouest. «L’ensemble de ces problèmes aura des répercussions majeures sur l’économie internationale. J’estime que l’économie tunisienne nécessite une révision et une stratégie afin qu’elle puisse se défaire de la dépendance vis-à-vis de l’économie mondiale».  Pour lui, il existe un problème structurel en Tunisie, puisque nous sommes passés de l’exportation d’engrais à leur importation. «La Compagnie des phosphates de Gafsa contribuait au budget de l’Etat à hauteur de 2,5 milliards de dinars alors que le budget était d’environ 19 milliards de dinars.  Aussi, l’agriculture contribuait par le passé à hauteur de 14% du PIB, avant de se limiter à 8% actuellement. Notre économie est devenue plus dépendante des pays étrangers, ce qui la rend plus vulnérable face aux crises internationales. Tout cela a pour conséquence un déclin du taux de croissance». Gouia a aussi fait savoir qu’il faut répondre aux besoins internes du pays avant de penser à exporter la production excédentaire. «Il faut revoir, dans un premier temps, le plan de développement à moyen et à long termes. Plus de soixante ans se sont écoulés depuis l’indépendance et certaines régions sont toujours dans la même situation qu’au temps de l’ère coloniale. Dans un deuxième temps, il a insisté sur le fait que la Tunisie devrait réduire la dépendance étrangère et développer plutôt ses propres moyens. Il ne faut pas oublier que le gouvernement tunisien est parvenu à rembourser sa dette extérieure grâce aux recettes touristiques et aux transferts de la diaspora tunisienne…», a t-il rappelé.

Intelligence Artificielle  Au service des performances  des entreprises 

«Explorer l’avenir : comment l’Intelligence artificielle peut améliorer les performances des entreprises ?» sera le thème de la conférence sur l’intelligence artificielle qui se tiendra le 14 décembre à la Cité des sciences à Tunis. Sous le haut patronage du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Moncef Boukthir, le Conseil de gouvernance économique belgo-tunisien, en collaboration avec la Cité des sciences à Tunis, l’ambassade de Belgique en Tunisie et la délégation générale Wallonie-Bruxelles en Tunisie, cet événement réunira des dirigeants d’entreprise, des cadres de PME, des chercheurs, des représentants du monde diplomatique, des membres de la société civile et des acteurs du monde académique. L’objectif est de réfléchir aux applications concrètes de l’IA au sein des entreprises. Des success-stories d’entreprises tunisiennes, belges (Wallonie) et européennes œuvrant dans ce domaine seront également présentées au cours de cette conférence.

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