Le ministre israélien de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, a exhorté les colons juifs à retourner à Gaza lors d’un rassemblement dimanche, suscitant la condamnation de ses propos par les autorités palestiniennes.
Les déclarations d’Itamar Ben-Gvir s’inscrivent à contre-courant de la position officielle du gouvernement, qui maintient ne pas avoir l’intention de rétablir une présence permanente à Gaza.
L’Autorité palestinienne réagi en déclarant que de tels appels incitaient au déplacement forcé de Palestiniens et menaçaient la sécurité et la stabilité de la région. Ces propos ont également été condamnés lundi par le Hamas et par des personnalités de l’opposition israélienne.
Itamar Ben-Gvir, qui dirige l’un des partis incarnant la ligne dure au sein de la coalition de droite de Benjamin Netanyahu, a déclaré que le retour des colons juifs et de l’armée était le seul moyen de s’assurer que l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre ne se reproduise pas.
« Si nous ne voulons pas d’un autre 7 octobre, nous devons rentrer chez nous et contrôler la terre », a-t-il déclaré devant une assemblée, réunie à l’initiative d’un groupe de colons et incluant une dizaine de ministres du gouvernement, ajoutant qu’il fallait « encourager l’émigration » des habitants de Gaza.
De nombreux enfants qui avaient été évacués des colonies de Gaza sont revenus en tant que soldats pour combattre dans la guerre avec le Hamas, a commenté de son côté le ministre des Finances Bezalel Smotrich, présent également au rassemblement.
Benny Gantz, membre centriste du cabinet de guerre, a déclaré lundi que la présence de membres du gouvernement et de la coalition à ce rassemblement nuisait à la réputation d’Israël à l’étranger et compromet les efforts déployés pour obtenir la libération des otages.
Yair Lapid, ancien Premier ministre et chef de file de l’opposition israélienne, a qualifié la convention d’illusoire et de dangereuse dans une déclaration télévisée à la Knesset.
Le ministère palestinien des Affaires étrangères a également dénoncé l’événement.
« La réunion coloniale (…) constitue un défi flagrant à la décision de la Cour internationale de justice et s’accompagne d’une incitation publique au déplacement forcé des Palestiniens », a déclaré le ministère sur son compte X, ex-Twitter, lundi.