Assainissement de l’administration, révision des cahiers des charges, Tunisiens à l’étranger et Coupe de Tunisie: Saïed sur tous les fronts

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• Le Président de la République a souligné, une fois de plus, la nécessité d’assainir l’administration et d’imposer le respect de la loi à tous de manière égale.

• Il faut réviser un certain nombre de cahiers des charges élaborés sur mesure au profit des lobbies qui contrôlent nombre de secteurs.

• La Coupe du Président de la République devient la Coupe de Tunisie : « L’ère de la personnalisation du pouvoir est révolue et le retour au passé est terminé ».

• Il est inacceptable qu’un Tunisien à l’étranger parcoure des centaines de kilomètres pour obtenir un document administratif et qu’ensuite il se trouve invité à revenir à une date ultérieure.

• Ceux qui parlent depuis des années d’une approche de développement n’ont pu apporter aucune réponse.


Dans une audience accordée au Chef du gouvernement, vendredi au Palais de Carthage, le Président de la République s’est enquis de l’avancement du travail du gouvernement au cours des derniers jours et a pris connaissance de l’ordre du jour du Conseil des ministres prévu pour hier, samedi.

Le Président de la République a souligné, une fois de plus, la nécessité d’assainir l’administration et d’imposer le respect de la loi à tous de manière égale, soulignant que nous menons une guerre de libération nationale pour purger le pays de tous ceux qui ont tenté de le détruire et de le rendre dépendant de l’extérieur.

Parmi les sujets les plus importants abordés figurait la révision d’un certain nombre de cahiers des charges élaborés sur mesure au profit des lobbies qui contrôlent un certain nombre de secteurs, afin que personne ne puisse les concurrencer dans ces domaines. « Ces cahiers des charges présentés comme une alternative aux autorisations constituent en réalité un outil de monopole déguisé et comportent des conditions auxquelles seuls ceux qui sont habitués à la spéculation et à l’exclusion peuvent répondre », a-t-il indiqué.

Coupe de Tunisie

Sur un autre plan, le Chef de l’Etat a eu une réunion avec Kamal Deguiche, ministre de la Jeunesse et des Sports, où il était question de l’activité du ministère, en général, et l’état d’un certain nombre d’équipements sportifs qui ont besoin d’être restaurés ou sont sous-utilisés en raison de plusieurs violations et même à cause de la corruption.

Le Chef de l’Etat a indiqué dans le même sillage que d’énormes sommes de l’argent public sont allouées, notamment aux équipes nationales, alors que les résultats sont décevants. « Quiconque participe à une manifestation régionale ou internationale avec l’objectif de décrocher un contrat ou qui y participe avec la mentalité du vaincu ne peut gagner », a souligné le Chef de l’Etat. Il a indiqué à cet effet que « ceux qui se cachent même en dehors des structures officielles et tentent d’influencer les choix des fédérations sportives ou l’élection de leurs présidents en payant de l’argent et en concluant des alliances suspectes ne sont pas à l’abri de la redevabilité, en plus de ces réseaux de courtage qui coûtent aux deniers publics des milliards en devises étrangères ».

Le Président de la République a rappelé qu’un certain nombre d’athlètes tunisiens qui ont immortalisé leurs noms dans l’histoire du sport s’entraînaient dans des centres de jeunesse et obtenaient de bien meilleurs résultats que ceux qui effectuent leurs entraînements à l’étranger ou dans les hôtels les plus luxueux aujourd’hui.

Il a souligné qu’à une époque, les terrains de sport étaient naturellement disponibles dans les quartiers, mais qu’il n’y avait pas d’équipements appropriés et qu’il y avait dans chaque quartier un terrain ou plus en friche d’où sont sortis de nombreux athlètes qui avaient un grand esprit patriotique malgré le manque de moyens. « Aujourd’hui, les meilleurs équipements sont disponibles mais les espaces sportifs sont absents en raison de plans urbains où il n’y a absolument aucun espace où pratiquer des activités sportives », a expliqué le Chef de l’Etat.

Le Président de la République a, au cours de cet entretien, appelé à remplacer le nom donné aux matches de coupe par la Coupe de Tunisie au lieu de la Coupe du Président de la République. « L’ère de la personnalisation du pouvoir est révolue et le retour au passé est terminé », a-t-il asséné.

Un modèle économique

Recevant la ministre de l’Economie et du Plan, Mme Ferial Ouerghi Sebai, le Chef de l’État a souligné l’importance de l’indépendance de la décision nationale et la nécessité d’une planification basée sur les choix de notre peuple.

Le Président de la République a expliqué que ceux qui parlent depuis des années d’une approche de développement n’ont pu apporter aucune réponse, n’ont pas regardé les faits devant eux et n’ont pas pris la peine d’examiner les raisons qui ont conduit à la détérioration de la situation économique et sociale. « Le peuple qui s’accroche à sa souveraineté réclame du travail, la liberté et une vie décente. Il a déterminé lui-même ce qu’on appelle le modèle, et il suffit de lui fournir les outils juridiques qui lui permettent d’exprimer ses revendications légitimes », a ajouté le Chef de l’Etat.

Dans ce contexte, le Président de la République a souligné que la fonction fondamentale de l’État est de réaliser l’intégration entre toutes ses composantes, et que le Conseil des districts et des régions n’est qu’un pas nécessaire dans cette direction. « Les marginalisés depuis des décennies pourront participer à l’élaboration d’une législation qui les sortira du cercle des vulnérabilités pour devenir des acteurs économiques et légaux effectifs », a-t-il expliqué.

Le Président de la République a également souligné, dans ce même contexte, l’importance des entreprises citoyennes, car des milliers de Tunisiens sont motivés pour créer ce type d’entreprises et a souligné que les institutions bancaires en général, et la Banque tunisienne de solidarité en particulier, doivent faciliter le financement de ces entreprises, ce qui profitera à l’ensemble du pays. « Le modèle que beaucoup cherchent ou demandent à définir est celui qui repose sur la création de richesse et la distribution de ses revenus à tous les citoyens sur la base de la justice sociale », a affirmé le Chef de l’Etat.

Tunisiens à l’étranger

Au niveau diplomatique, le Président de la République a reçu, au Palais de Carthage, Nabil Ammar, ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger.

La réunion a porté sur les résultats de la participation de la Tunisie à la réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye, tenue le 5 février à Brazzaville.

Le Président de la République a réaffirmé la position ferme de la Tunisie selon laquelle la solution en Libye ne peut être que purement libyenne, émanant de la seule volonté du peuple libyen, et que toute ingérence dans les affaires libyennes ne fait que compliquer la situation.

Le Chef de l’Etat a rappelé que certaines conférences se sont tenues en l’absence des représentants du peuple libyen et n’ont abouti à aucune solution, et a souligné l’attachement de la Tunisie à l’unité de l’Etat libyen qui, même à une certaine époque, était fédérale mais elle a toujours été une.

Sur un autre plan, la réunion a abordé la nécessité d’assister les Tunisiens de l’étranger et de leur fournir les meilleurs services dans les délais les plus courts, car il est inacceptable qu’un Tunisien parcoure des centaines de kilomètres pour obtenir un document administratif et qu’ensuite il se trouve invité à revenir à une date ultérieure.

Le Président de la République a donné ses instructions en vue d’assurer une plus grande coordination entre nos missions à l’étranger et les services compétents en Tunisie afin de fournir les services aux citoyens tunisiens à l’étranger dans les meilleurs délais et conditions.

2 Commentaires

  1. choko

    12/02/2024 à 08:38

    Pour les Tunisiens de l’étranger c’est un bon début concernant les démarches administratives mais nous demandons la possibilité de suivre nos démarches en Tunisie. Des nombreux TRE sont victimes d’occupation illégale de leurs bien en Tunisie (maison d’habitation, terrain agricole..) ce qui est mon cas et là c’est le parcours du combattant. Nous demandons la possibilité de déposer une plainte et l’engagement de procédures judiciaires depuis le pays de résidence.

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  2. Alaya Kouki

    12/02/2024 à 11:14

    Il y a environ trois milles directeurs dans la fonction publique. Certains le méritent et d’autres sont arrivés par le clientélisme ou le régionalisme…etc. D’après ce que j’ai vécu, la mentalité persistante (désastreuse d’ailleurs) est lorsqu’il y a un poste vacant les cadres ont tendance de travailler la dessus pour le décrocher et non pas sur les problèmes qu’affrontent leurs entreprises.
    Un système de concours pourra probablement résoudre ce problème. Reste un Chef d’entreprise honnête et dévoué pour la patrie est le seul qui peut placer les gents compétents aux postes adéquats.
    Persister un salaire qu’on le mérite pas est un autre forme de corruption. Il y en a ceux qui aillent un peux plus loin: détruire l’entreprise là ou ils travaillent avec préméditation.

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