Kamel Kolsi instructeur major auprès de la CAF : «Entre illusions et injonctions»

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«Il n’y a plus de bons formateurs dans nos clubs pour diverses raisons. D’abord, bien que le nombre d’instituts de sport et d’éducation physique ait augmenté dans le pays (Tunis, Sfax, Gafsa et le Kef ), le niveau de formation a régressé.
Dans le temps, il fallait étudier quatre ans au cours desquelles 3.200 heures de formation étaient nécessaires pour décrocher la licence de professorat. Maintenant, trois ans d’études et 2.400 heures de formation suffisent. En outre, les bons entraîneurs, aptes à réussir comme formateurs, refusent les offres dans les CDF, sachant que les grands clubs leur accordent des salaires bas par rapport aux clubs divisionnaires. Donc, ils préfèrent entraîner des équipes de divisions inférieures pour des salaires variant entre 6.000 et 8.000 dinars par mois au lieu de 500 à 700 dinars mensuels et non payés à temps ! Ainsi, les responsables des grands clubs seront obligés d’engager soit des anciens joueurs du club sans diplôme et sans expérience ou des entraîneurs avec lesquels ils ont des relations personnelles».

«Tout est scientifique»
«Le formateur doit suivre des études approfondies en pédagogie à tous les niveaux (évolution technique de l’entraînement selon les nouvelles méthodes, préparation mentale, etc.).
Tout est scientifique. A titre d’exemple, la formation moderne des jeunes nécessite une qualité devenue indispensable, à savoir la vitesse de pensée du jeune qui permet de connaître ses véritables capacités physique et mentale. Sans me flatter, les joueurs qui constituent maintenant l’ossature de l’équipe fanion de l’ESS, tels que Ben Amor, Boughattas et Naguez recruté par Ezzamalek ont été formés dans le temps où Hamed Kammoun, un ancien joueur, était président du club alors que j’étais directeur technique.
D’ailleurs je m’occupe maintenant avec la CAF de la formation des instructeurs, et ce, en tant qu’instructeur major ».

«Le contrôle de la CAF»
«La CAF a pris les choses en main. Elle va tout contrôler.
Les licences d’entraîneurs permettant d’exercer en Asie ou en Europe ne seront accordés qu’aux entraîneurs ayant fait, en parallèle de leurs diplômes, des stages de recyclage ou de formation des jeunes selon les nouvelles méthodes exigées».
Globalement, entre illusions et injonctions, soit les jeunes sont formés par de véritables experts ou bien, ils son livrés à eux-mêmes sachant qu’ils sont encadrés par des amateurs.
Sauf que là, la dynamique n’est nullement plurielle!»

S.K.

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