Etre capitaine d’équipe n’est pas aussi simple qu’on pourrait le croire. Il faut avoir du charisme et beaucoup de qualités humaines pour pouvoir encadrer un groupe de joueurs et avoir un ascendant moral sur ses camarades afin de se faire respecter.
A l’ASM et même si j’ai payé le prix fort de la relégation de l’équipe en Ligue 2 , je ne regrette pas à ce jour d’avoir été pendant des années le capitaine de l’Avenir Sportif de la Marsa. C’était et ce sera toujours un honneur pour moi. Car même si on m’avait blessé et fait sortir du club par la petite porte, j’estime que c’est la règle du jeu. Comme l’entraîneur, le capitaine d’équipe a la responsabilité morale de défendre les joueurs de l’équipe, à même de le prendre sur lui-même.
Quand j’étais capitaine à l’ASM, j’avais tendance à penser beaucoup plus à mes camarades qu’à moi-même. Et quand il fallait amener les joueurs à se concentrer à la veille d’un match alors qu’il y a un retard de salaires, il m’est arrivé de prêter de l’argent à mes coéquipiers et récupérer mon dû par la suite de la caisse du club. Je m’occupais au fait du moindre détail. Un loyer non payé et c’est un joueur déconcentré aux entraînements et, surtout, le jour du match.
Aussi, il faut pousser les joueurs remplaçants à toujours se surpasser aux entraînements afin d’être prêts le jour où l’entraîneur en a besoin.
Il m’est arrivé une fois de solliciter des donneurs et ramener la somme de 50 000 dinars à la caisse du club pour que les responsables puissent avancer de petites sommes aux joueurs pour apaiser les tensions. Inviter mes camarades à prendre le café ou à déjeuner me permettait de les déstresser pour qu’ils puissent se concentrer sur le match de la semaine.
Bref, n’est pas capitaine d’équipe qui veut. Un minimum d’instruction s’impose. Je suis devenu capitaine d’équipe à l’ASM à l’âge de 21 ans. C’est dire qu’être capitaine d’équipe n’est pas question d’âge. Il faut savoir se faire respecter par les joueurs et les dirigeants aussi.».
