La Fondation ROBERT SCHUMAN, principal centre de recherches français sur l’Europe, a estimé dans une étude des résultats des élections européennes publiée hier, que le raz-de-marée
eurosceptique « dont certains avaient rêvé » ne s’est pas produit. La fondation a néanmoins reconnu que la composition des groupes et les nominations à la tête des institutions seront néanmoins complexes et pourraient réserver quelques surprises. « Le nouveau Parlement européen, élu le 26 mai avec une participation en hausse significative, marque la fin du bipartisme entre le Parti populaire européen et le Parti socialiste européen et consacre une consolidation du bloc pro-européen avec les libéraux et les Verts », peut-on lire dans cette étude.
Les forces politiques proeuropéennes restent majoritaires
Selon Pascale Joannin et Eric Maurice auteurs de cette lecture des résultats des européennes, les forces politiques proeuropéennes restent majoritaires 67,5% des sièges.
« Outre les deux groupes PPE et S&D, le Parlement compte deux autres groupes, les Libéraux (ALDE) et Verts (Verts/ALE) avec lesquels il est plus que probable que le PPE et les S&D s’allient pour constituer une nouvelle majorité. D’autant que les Libéraux voient leur score progresser par rapport à 2014 de 41 sièges et deviennent ainsi le 3e groupe au sein du Parlement européen, place qu’ils ravissent aux Conservateurs (ECR)) qui ne comptent plus que 59 députés au lieu de 77, du fait notamment de la déroute des Conservateurs britanniques qui en constituaient jusqu’alors le principal effectif avec les Polonais de droit et justice (PiS), qui en garderont vraisemblablement la présidence », peut-on lire dans cette étude.
Dans une moindre mesure, les Verts voient aussi leurs effectifs augmenter de 17 députés du fait de bons résultats notamment en Allemagne où ils arrivent en 2e position derrière la CDU/CSU, mais devant le SPD.
Des Eurosceptiques divisés
L’étude publiée par la fondation Robert Schuman explique entre autres que si deux partis font une percée importante, la Ligue italienne passant de 6 élus en 2014 à 28, soit une progression de 22 sièges, et le parti du Brexit, qui en compte 29 élus, soit une moindre progression car son leader était déjà arrivé en tête en 2014 sous l’étiquette UKIP, ils ne siègeront pas dans le même groupe comme c’est déjà le cas dans le Parlement sortant. Le parti du Brexit va sans doute s’allier de nouveau avec l’autre parti italien de la coalition gouvernementale, le M5S !
Divisés en 3 groupes dans le Parlement sortant entre les groupes ECR, qui dominait, EFDD et ENL, les groupes eurosceptiques ne progressent pas autant qu’ils l’auraient souhaité ne comptant avec l’extrême gauche (GUE/NGL) que 210 membres, soit 27% du Parlement. Les 3 groupes pèsent à peu près le même poids (ECR 59, ENL 58 et EFDD 54).
Toujours selon la même étude, leurs divisions vont très probablement subsister même s’il ne faut pas exclure une recomposition dès que les Britanniques auront effectivement quitté l’Union. Mais cette date n’est pas encore connue de manière certaine.