Il ne s’agit pas seulement de rêver (ou de faire rêver) en ces temps de crise majeure pour le pays. Le Ramadan — qui tire à sa fin — avait plutôt grise mine, cette année. A cause du mal-tempo : curieux mois de mai en effet où les pluies sporadiques et les nuages lourds pesaient comme un couvercle ! — et, surtout, qui a régné de partout, de jour (les représailles salafistes librement»), et de nuit où, s’aventurer à une soirée «festivalière» était à prendre à ses risques et périls.
Mon amie L.M., sociologue anxieuse et avertie, me déclarant «A quoi servent les rêves en ce moment, ceux des conteurs et surtout des poètes… les poètes justement qui devraient être aussi les tribuns de la bonne cause face aux tricheurs qui maquillent les véritables problèmes !»
La poésie d’Abul Qacem Chebbi — poésie de l’urgence — nous en avait avertis très tôt, durant l’ère coloniale. Plus près de nous, la voix de Sghaïr Ouled Ahmed avant qu’il ne parte résonne encore dans nos oreilles et fait battre nos cœurs à l’unisson. Il nous faut donc une «poésie de transition». Une poésie qui ne soit pas seulement lue, écoutée et appréciée par un public restreint —celui des salons fermés— mais à travers le chant pour sensibiliser le peuple et dans la langue tunisienne, comme le faisaient les poètes des années soixante-dix et les saltimbanques du théâtre populaire, les conteurs du vraisemblable, philosophiques et satiriques (rappelez-vous la voix de Abdelaziz El Aroui!), les paroliers et chanteurs au service de la patrie.
Et tout ceci, grâce aux nouveaux poètes nés, ceux-là, dans une société sans classes et grâce aux nouvelles technologies qui pourront amplifier leurs chants poétiques et engagés (même pour un temps) à travers toutes les régions jusqu’aux élections qui seront plus ou moins tronquées!
Et on les verrait de partout ces aèdes des nouveaux temps dans les écoles, les lycées, les universités, dans les places publiques, à la radio et à la télé… de vrais «messages oraux» portés en musique ou a cappella, peu importe.
Oui, un retour à l’oralité, comme c’en est était l’occasion dans nos lointaines traditions, en ce sens. Les troubadours, les nouveaux troubadours, et dont les voix sont isolées à nouveau, à cause d’une certaine censure sur la voie publique ou non prises en charge par le ministère de tutelle. Allez savoir pourquoi!
La poésie de transition claire et qui serait écoutée par l’ensemble de la communauté tunisienne, une poésie vraiment populaire et de bonne contamination… Qu’on se le dise…
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