« Je pense que le nouveau règlement adopté par la FTF contribuera sans aucun doute à l’amélioration du niveau du football tunisien, surtout que notre championnat n’arrive plus à séduire les talents du football africain comme au bon vieux temps. La masse salariale des joueurs nord-africains est beaucoup moins élevée que celle des joueurs africains qui ne préfèrent plus, maintenant, débarquer en Tunisie avant de rejoindre les championnats européens. Nos clubs n’ont pas désormais les moyens financiers permettant de séduire les talents africains. Ce règlement représente ainsi une excellente solution pour nos équipes. D’ailleurs, cette saison, on a bien constaté l’apport incontestable des joueurs nord-africains et plus précisément les Algériens. L’attaquant Karim Laâribi s’est montré diablement efficace avec l’ESS, ainsi que son compatriote Youssef Belaïli et le Libyen Hamdou El Houni qui ont, pour leur part, contribué à la saison exceptionnelle de l’EST.
Mais il faut signaler qu’à long terme, ce règlement pourrait avoir très vraisemblablement des conséquences désastreuses sur notre football, car les clubs ayant des moyens financiers considérables vont essayer de recruter des bons éléments nord-africains sans prendre en considération leurs jeunes talents. Ce faisant, les centres de formations des jeunes au sein des clubs pourront être marginalisés. N’oublions pas que la valeur marchande de ces joueurs est bien élevée en comparaison aux joueurs tunisiens. De ce fait, seuls les clubs qui possèdent de l’argent vont pouvoir attirer ces joueurs. Les clubs du milieu du classement vont avoir plusieurs difficultés à gérer le rythme intense imposé par les grands. Il y aura ainsi un déséquilibre affreux au niveau du championnat. Pour cette raison, la FTF devra obligatoirement mettre en place un quota empêchant les clubs de dépasser un certain nombre de recrues chaque saison. Finalement, seul notre championnat a adopté officiellement ce règlement. Les autres fédérations nord-africaines n’ont pas encore mis cette décision en service. C’est inquiétant quand même. Beaucoup de choses sont ainsi à réviser dans ce contexte».