Le destin d’une équipe, que ce soit dans le cadre d’un club ou de l’équipe nationale, s’inscrit dans la durée. Il n’est pas facile de tout remettre en cause du jour au lendemain et de repartir à zéro à n’importe quel moment. Il n’en demeure pas moins que les événements se sont précipités à la suite du faux pas de l’équipe nationale qui a offert un spectacle désolant à l’occasion de sa première sortie face à l’Angola.
Une équipe qui nous a tout simplement piégés
C’est en fait l’entraîneur de cette équipe qui a fait avaler des couleuvres à ceux qui ont bien voulu l’entendre : il n’a pas cessé de couvrir l’équipe de Tunisie de superlatifs, la plaçant au rang d’un favori logique. Il est allé d’ailleurs dans la même direction que celle empruntée par les commentateurs, venus de tous les horizons, qui ont hanté les plateaux de TV ou de radios, pour soutenir que l’équipe de Tunisie possédait une génération exceptionnelle, des joueurs de grand talent et une foule d’autres appréciations qui ont englué les esprits aussi bien dans le doute que dans la félicité. Nos joueurs, contrairement à ce qu’on pense, ne ratent jamais ces émissions qui leur sont parfois envoyées pour s’informer et exciter leur ego. Les agents d’un certain nombre d’entre eux sont là pour ça. Le fait de dorer ou de redorer l’image d’un élément en quête de relance est à leur avantage. Cette CAN est providentielle pour faire des affaires. La preuve, beaucoup en instance de départ ou en fin de contrat, attendent l’épilogue de cette compétition pour opter en faveur du club le plus offrant. Le problème qui s’est toujours posé, et qui n’est un secret pour personne, au sein d’une équipe nationale, est celui qui a trait à ces « fronts » qui se forment et qui mettent le veto devant tel ou tel joueur pour l’éliminer. Les sélectionneurs et même les entraîneurs de clubs s’arrangent toujours pour prendre en main ce front, à l’effet de le mettre de leur côté : ils « consultent » les meneurs et les craignent. C’est l’impression de tous les observateurs qui sont tombés à bras raccourcis sur le sélectionneur. Giresse a ainsi perdu la bataille de la confiance et l’homme que l’on croyait autoritaire est apparu hésitant, mal dans sa peau et c’est peut-être la raison de ses échecs au service des autres sélections africaines qu’il avait prises en main. Ce charme, rompu mais vécu intensément à l’occasion de ces rencontres amicales où nous avions vu une équipe nationale plus entreprenante et plus rigoureuse, est brisé. Il sera difficile de reconquérir les esprits car, dans ce domaine, il est rare de refaire confiance à ceux qui n’ont pas réussi à en être digne. Un sélectionneur sous influence ? C’est à Giresse de prouver le contraire. Quel que soit le résultat final, le désarroi de cet homme qui a avoué n’y rien comprendre est dramatique. C’est en effet celui qui n’a aucun droit de perdre les pédales et de traîner à sa suite sa cohorte de joueurs mal choisis et absolument hors du coup qu’il a lancé sur le terrain.
Il avait peur des noms !
Il aurait dû comprendre que quelque chose ne tournait pas rond. Ses adjoints (servent-ils à quelque chose ?) auraient dû le prévenir contre ces tentatives de noyautage auxquelles il a succombé. Ils connaissent la musique, mais se sont abstenus de reprendre le refrain. Et dire que bien du monde s’est senti rasséréné par les renforts des techniciens mis au service de cette équipe nationale que les joueurs manipulent à leur guise, en choisissant ceux qui jouent et en vouant au banc (voire la mise à l’écart) de ceux qui leur font de l’ombre.
Décidément le charme est rompu et rien n’a changé !