Une grande page de l’histoire se tourne en Tunisie avec la disparition d’un homme d’Etat. Les réactions suite à cet événement majeur marquant l’histoire de la Tunisie, étant donné qu’il s’agit du premier cas de décès d’un président tunisien en exercice, a suscité une vague de réactions mais aussi de témoignages retraçant la carrière exceptionnelle de Béji Caïd Essebsi, l’une des personnalités politiques les plus influentes dans l’histoire moderne du pays.
Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a pleuré le président de la République Béji Caid Essbesi : « Cet homme d’Etat et militant national qui s’est sacrifié au profit de sa patrie ayant massivement contribué à la construction démocratique après la révolution tunisienne ». « J’ai eu l’honneur de le côtoyer durant cette période sensible de l’histoire de la Tunisie et j’ai pris connaissance de son sens du patriotisme et de son amour jaloux pour sa patrie », s’est exprimé le chef du gouvernement dans un message adressé à la famille du président décédé et au peuple tunisien qu’il a appelé à l’unité nationale et à l’attachement à la Constitution.
Dans une interview accordée à la première chaîne nationale, Mohamed Ennaceur, président de l’Assemblé des représentants du peuple (ARP), a exprimé ses vives condoléances à la famille Caïd Essebsi, mais aussi à tout le peuple tunisien dans ces moments difficiles. Affirmant son attachement à la Constitution, il a annoncé que c’est le président de l’Assemblée des représentants du peuple qui succède au président de la République en cas de vacance définitive, et ce, conformément aux dispositions de la Constitution tunisienne du 17 janvier 2014. Il a également présenté ses condoléances au peuple tunisien et a affirmé la continuité des institutions de l’Etat.
Le président de l’Assemblée nationale constituante (ANC) et candidat à la présidentielle Mustapaha Ben Jaafar a fait part de son émoi et de sa tristesse, pleurant un « homme d’Etat exceptionnel » et appelant les Tunisiens à s’unir durant ces heures difficiles et à serrer les rangs pour dépasser cette période sensible afin d’assurer la continuité de l’Etat tunisien.
L’ancien chef de l’Etat et président du parti Harak Al-Irada, Mohamed Moncef Marzouki, partage « le chagrin » du peuple tunisien en ces moments difficiles, l’appelant à oublier toutes les sources de divergence en privilégiant le sens du patriotisme.
Après avoir présenté ses vives condoléances au peuple tunisien, le président du parti Al-Badil et ancien chef du gouvernement, Mehdi Jemaâ, a appelé l’Etat tunisien à organiser des obsèques nationales dignes « d’un homme d’Etat ayant servi sa patrie tout au long de 50 ans, notamment en renforçant le processus démocratique postrévolutionnaire ».
Appels à l’unité nationale
Cette triste annonce faite par la présidence de la République hier, consistant en le départ de cet homme d’Etat qui a marqué l’histoire moderne de la Tunisie, a déclenché une vague de réactions, allant dans le sens de l’unité nationale. « Nous prenons une vive part au chagrin du peuple tunisien. Affectueusement et tristement, nous exprimons toutes nos condoléances à sa famille, ainsi qu’à tout le peuple tunisien après la disparition d’un homme d’Etat parti le jour de la fête de la République, pour laquelle il s’est toujours sacrifié, notamment pour bâtir la deuxième République », s’est pour sa part exprimé le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi. Dans ce sens, il a rappelé l’attachement de son parti au processus démocratique appelant tous les Tunisiens à l’unité nationale.
Le président du Syndicat des journalistes tunisiens (Snjt), Neji Bghouri, a fait part de l’émotion et de la tristesse de tous les journalistes tunisiens suite à la disparition du président de la République, appelant, également, à privilégier le sens du patriotisme, à renforcer les liens de l’unité nationale et à s’attacher à la Constitution pour conserver le modèle démocratique tunisien.
Caïd Essebsi est né le 29 novembre 1926 à Sidi Bousaïd, en banlieue nord de Tunis. Avocat de formation, il avait fait ses études juridiques à la faculté de Droit de Paris jusqu’en 1950 avant de s’inscrire au Barreau de Tunis deux années plus tard. Militant dès sa prime jeunesse dans les rangs du Néo-Destour de Habib Bourguiba, il a massivement contribué à la transition démocratique postrévolutionnaire.