Ce n’est plus un fait rare, encore moins nouveau : certains clubs se trouvent aujourd’hui interdits de recrutement! On s’étonne du fait qu’une telle procédure touche ceux qu’on considérait au-dessus de ce genre de pratique. On aurait aimé que le football tel qu’il est conçu et vécu puisse servir à l’évolution du rôle des responsables de clubs. S’en remettre au bon sens ou à la vision des dirigeants n’est plus aujourd’hui un signe de crédibilité absolue. Notamment par rapport à l’ancienne école qui faisait de cette responsabilité un exemple à suivre. Aujourd’hui, on connaît les responsables les plus médiatisés d’une manière ou d’une autre, mais on ne connaît pas suffisamment ceux qui militent dans des conditions difficiles. Il y en a qui sont omniprésents et interviennent souvent, rien que parce que le football exerce un charme et une force d’attraction extraordinaires. Dans son immense majorité, la classe dirigeante n’a pas aujourd’hui une grande idée de ce que doit représenter le football, ou le sport en général, et ne veut surtout pas qu’on empiète sur ses plates-bandes.
La crise financière grave reflète une réelle crise de gouvernance. Autant dire aussi que certains responsables semblent se satisfaire dans le relâchement de leur équipe et dans la régression des résultats. Inutile de préciser que le phénomène profite à tous ceux qui veulent régler le compte des autres. Il ne faut pas s’en étonner car le cœur de l’action réside dans cette tendance à aveugler l’opinion publique.
Le manque de moyens financiers n’est au fond qu’un prétexte qui en dit infiniment plus long sur les conflits entre dirigeants. Ceux qui ont les ressources suffisantes pour aider le club préfèrent regarder le bateau couler. Dans leur esprit, ce n’est pas le club qui est visé. Mais ceux qui sont aux postes de responsabilités.
L’on sait que la vie n’est plus simple pour la plupart des clubs. Rien n’est plus comme avant, et davantage sur le plan financier. Mais les grands hommes, les grands dirigeants figurent aujourd’hui dans les livres d’histoire. L’enlisement est devenu collectif. Le constat est évident : la majorité des clubs sont confrontés à de sérieux problèmes d’ordre financier. Beaucoup n’arrivent plus à assurer les dépenses quotidiennes. D’autres ont fini par jeter l’éponge. Mais cela ne donne pas le droit et ne peut justifier le non-respect des engagements et des contrats signés. Il y va de la crédibilité de tout un club, de toute une institution.
Faut-il s’habituer aujourd’hui à émettre les mêmes constats et les mêmes causes d’un sport qui suscite l’espoir un jour, et qui s’écroule le lendemain? Le football, comme tant d’autres activités, est un repère de moralité. C’est dire à quel point beaucoup de responsables n’ont aucune conscience de la réalité. Le dérapage se fait souvent sur fond de sous-entendus démagogiques. Comme quoi, le football, comme l’homme, est capable du meilleur comme du pire.
Une grande partie des dirigeants d’aujourd’hui est contestée. On n’en voit pas, sinon très peu, ceux qui font vraiment l’unanimité sur la scène sportive. Ils sont la cible de critiques de plus en plus virulentes.
Mais au-delà des contestations, c’est la vocation du responsable de club qui est ainsi mise en cause. Le rôle et les prérogatives de ce dernier ont pris une nouvelle signification. Une nouvelle tournure, surtout avec des dérapages d’un entourage complètement loin des valeurs et des principes qui ont fait les grands clubs et les grandes époques. Certains deviennent le moteur d’une potentielle fébrilité. D’autres, pour avoir fermé les yeux sur tout ce qui se passe, ont tacitement autorisé des actes intolérables.
On oublie l’impératif d’avancer ensemble et tous dans le même sens. On se concentre sur des faits inspirés de polémiques. On manque de discernement dans l’affirmation de l’autorité requise. On se fourvoie dans des altercations au raz du gazon. Tout cela renvoie une image déplorable qui contribue à fragiliser tout l’édifice. Si autant de défaillances ne sont pas une exclusivité tunisienne, les égarements et la mauvaise foi le sont bel et bien. Cela inspire beaucoup d’inquiétude sur la façon dont beaucoup de clubs sont dirigés. C’est tout le football qui est en danger.
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