Un public nombreux est venu assister à la soirée de la Jamaïcaine Diana King qui a électrisé le théâtre grâce à sa prestation et ses capacités vocales même si elles sont altérées à cause de la fatigue due au voyage, a-t-elle avoué.
La rappeuse de 39 ans chante aussi le pop, le hip-hop et la soul, mais pas le jazz. Au cours de son concert, elle a choisi de rendre hommage à la musique jamaicaine notamment le reggae et à son symbole, Bob Marley, représentant du mouvement rastafari qui continue à connaître une audience planétaire.
Elle a chanté avec ferveur des titres connus de Bob Marley entraînant le public à l’accompagner. Les spectateurs ont été réceptifs à l’invitation de la chanteuse qui a été formée à l’école du gospel. Ses talentueux musiciens l’ont propulsée au sommet en la gratifiant d’une instrumentalisation à la hauteur de sa voix. «Shy Guy», son tube avec lequel elle a connu une renommée mondiale, a enflammé la Basilique qui attendait le morceau avec fébrilité.
Malheureusement, la musique jazz était absente au cours de cette soirée réussie, certes, en raison du charisme de la chanteuse qui a su communiquer la joie et le bonheur d’un public qui s’est réellement déchaîné sur son interprétation remarquable. Diana King a proposé une véritable virée dans l’univers musical jamaicain caractérisé par le reggae et a fait découvrir au public présent un pan de la culture de son pays auquel elle est restée fidèle. C’est la première fois que la chanteuse se produit en Tunisie et elle compte y revenir, selon sa déclaration au cours de la conférence de presse qui a suivi son concert.
Elle doit sa notoriété en tant qu’auteur, compositeur et interprète grâce à son travail acharné et à sa personnalité. Quatre albums : «Thougher than love» (1995), «Think live a girl» (1997), «Respect» (2002) et «Warrior girl» (2010) et puis un nouvel album en préparation ont fait d’elle une chanteuse respectée et sollicitée dans les festivals internationaux.
Auparavant, sur la terrasse du café Les Andalous face à la Basilique, les spectateurs ont suivi, dans le cadre du programme off du festival, un concert de jazz, sans doute le seul de cette manifestation, animé par la talentueuse Imen Khayati, une chanteuse qui a du coffre et de la prestance dans la voix. Elle a réussi à séduire l’auditoire avec un répertoire de jazz digne d’une Sarah Vaughan ou d’une Dee Dee Bridgwater. Elle a revisité les grands classiques du jazz, emportant un public conquis qui ne s’est pas empêché de réagir en effectuant des pas de danse. Elle a également interprété un titre qu’elle a elle-même composé «Aâlech» et une chanson remixée de Hédi Jouini «Zine Ezzine». Imen Khayati, un nom à retenir et qui mérite la scène de la Basilique lors de la session 2020 du Tabarka jazz festival.