Loin des pratiques régulières, la gestion de la sélection repose sur un niveau d’exigence au quotidien très élevé. Sa réhabilitation ne peut pas émerger du miracle de l’instant. Elle doit être l’expression d’une histoire, d’une continuité et d’une rupture entre ce qui précède et ce qui se construit.
Pendant de longues années, les défaillances ont trouvé leur origine dans le déficit d’autorité. L’incapacité de la plupart des sélectionneurs à faire respecter les règles a été souvent liée au refus d’incarner une autorité associée à un ordre bien défini. Après la nomination d’un nouvel entraîneur, l’équipe de Tunisie ne saurait entreprendre sa rédemption tant que les plaies du passé sont encore ouvertes. Il est temps de questionner les échecs, de tenter d’en comprendre les ressorts internes, les leviers. Quelles ressources à mobiliser? Quels choix adopter? Quelle spécificité? Quels interlocuteurs? Quel environnement? Chacun doit être placé devant ses responsabilités. Vivement le retour de l’union sacrée. Non, cependant, à la persistance de l’impunité. En Coupe du monde, beaucoup de joueurs s’en donnaient à cœur joie. Même comportement et mêmes attitudes, sinon plus, lors de la dernière phase de la CAN. On renvoyait ainsi à un rejet de la règle. Un rejet qui s’est ancré dans une subtilisation des valeurs sportives sur lesquelles devait reposer l’équipe. Toute obligation dans le comportement, mais aussi dans le jeu, a été violemment rejetée.
Les actes d’absolution et de décharge qu’a connus la sélection impliquent forcément des causes et des degrés de gravité variés. Les manquements et les défaillances s’éternisent et se conservent. Ils prennent de plus en plus de formes nouvelles. Ils guettent incessamment l’équipe et privent les bonnes volontés de travailler dans la sérénité et la quiétude. Les sélectionneurs ne donnaient point l’impression de jouer vraiment leur rôle, encore moins être à la hauteur de leur tâche. Pareille singularité n’est-elle pas essentiellement la conséquence de problèmes qui perdurent? En revanche, rares sont les fois où ils avaient prouvé qu’ils ont vraiment du savoir-faire dans ce domaine. Pendant de longues années, la sélection ne faisait que cumuler les ennuis.
L’image du football tunisien dépend énormément du statut et du rang qu’occupe la sélection. Celle-ci est souvent jugée aux résultats. On ne pense pas cependant à l’ambiance qui y règne.
Le nouveau sélectionneur et son staff technique n’ont aujourd’hui d’autre alternative que de faire le ménage en écartant les importuns plus que jamais indésirables, dont le comportement écorne l’image de la sélection. On pense ainsi à l’entourage, mais tout particulièrement à la gestion de l’équipe. Et l’on se dit que faute de projet et de stratégie, on s’était longtemps trompé sur les priorités, les tenants et les aboutissants.
Même si cela a déjà commencé depuis l’annonce du nom de Kebaier en tant que nouveau sélectionneur, la sélection ne peut plus continuer à être gérée sur fond de polémiques, ou encore demeurer la cible de personnes qui s’érigent en protecteurs au nom de l’intérêt supérieur du football tunisien. En continuant à s’égarer, ils ne se contentent pas de se tromper, ils deviennent le moteur d’une potentielle fébrilité et, au final, l’incarnation d’un manque de discernement.
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