Relations étrangères, lutte contre le terrorisme, programme électoral, amendement de la loi électorale… l’ancien chef de l’Etat et actuel candidat à la Présidentielle anticipée du 15 septembre, Mohamed Moncef Marzouki est resté fidèle à ses positions et attaché à ses principes politiques lors de son passage sur Hannibal TV
Le candidat du mouvement Harak Tounes Al-Irada à la Présidentielle anticipée, Mohamed Moncef Marzouki a entamé son interview en évoquant ses relations avec le parti Ennahdha, affirmant que plusieurs figures de ce parti sont considérées comme amis, niant en revanche le fait que toute une fraction d’Ennahdha le soutienne. Evoquant également son ancien parti, le Congrès pour la République (CPR), Marzouki a estimé que ce parti ne trouvait plus ses équilibres politiques, c’est la principale cause qui l’a poussé à lancer son nouveau mouvement. « Il était temps de passer à autre chose, le CPR n’a pas trouvé ses équilibres politiques, et c’est chose courante dans un paysage politique postrévolutionnaire. Il fallait bâtir une autre formation politique, car il s’agit d’une question d’idées et de principes et non pas de structures partisanes ».
Le candidat à la Présidentielle anticipée, a été fidèle à lui-même en évoquant ses relations avec certains pays du Golfe, rappelant qu’il s’est fortement opposé, durant son mandat en tant que président de la République, à l’ingérence de ces pays. «Si les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite cessent leur ingérence dans les autres pays, y compris la Tunisie, je n’aurai aucun différend avec eux », a-t-il affirmé. Pour ce qui est de la situation en Libye, Marzouki a souligné qu’il soutient « le gouvernement légitime de Fayez Al-Sarraj», affirmant dans ce sens que le Maréchal Khalifa Haftar est l’auteur d’un coup d’Etat.
Passage fort dans cet entretien télévisé, Mohamed Moncef Marzouki a déclaré qu’il s’opposera, une fois élu, à toute tentative de nouvelle réconciliation et tolérance notamment « avec les corrompus, les mafias et les voleurs ». « Il n’y aura plus de place pour toute réconciliation, c’est une expérience qui a échoué. Aujourd’hui, le temps est à l’application de la loi. Ces tentatives de réconciliation ont ouvert la voie à la naissance de clans et des mafias politiques et médiatiques corrompus » a-t-il estimé.
Diviser le pays en 6 districts
Marzouki a également estimé que «la justice tunisienne, le domaine des médias et l’institution sécuritaire sont sur le bon chemin, mais certaines parties veulent les transgresser pour imposer leurs agendas », affirmant même qu’en Tunisie la justice n’est pas totalement indépendante.
«Si vous étiez à la place du défunt président de la République Béji Caid Essebsi, auriez-vous signé l’amendement de la loi électorale ?», Moncef Marzouki a répondu par l’affirmative. Ajoutant : «Par respect pour la Constitution», affirmant que la loi électorale devrait être également amendée pour mettre fin au phénomène du tourisme parlementaire et pour donner lieu à une majorité parlementaire.
Evoquant ses principaux programmes électoraux, Moncef Marzouki a fait savoir que le premier projet sera d’organiser un grand congrès national pour unir les coalitions politiques et apaiser la tension sociale, outre la mise en place d’une nouvelle division territoriale, consistant en six districts, dans l’objectif est d’améliorer davantage le développement régional et instaurer de véritables mécanismes de décentralisation.
Le président du parti Harak Tounes Al Irada s’est également prononcé sur un éventuel retour du président déchu Zine Al-Abidine Ben Ali, affirmant qu’il est prêt à le pardonner à condition qu’il rende l’argent du peuple et qu’il lui présente ses excuses.