Après des funérailles prestigieuses officielles et populaires à la hauteur de feu Béji Caid Essebsi, premier président de la République élu au suffrage universel, retransmises en direct par toutes les chaînes de télévision qui ont consacré, par ailleurs, des émissions spéciales sur le chef de l’Etat durant les sept jours de deuil, la commémoration du 40e jour de son décès a été complètement bâclée sans doute à cause d’un autre événement qui préoccupe tous les Tunisiens : la campagne en vue de l’élection présidentielle. Pour les médias, Bajbouj est, aujourd’hui, aux oubliettes. Qu’il repose en paix.
D’abord, il y a eu des tergiversations concernant l’organisation de la commémoration du 40e jour du décès du Président. Dans un premier temps, la Cité de la culture a refusé que la cérémonie se déroulât dans l’un de ses espaces. On a parlé du mausolée de Sidi Belhassen, ensuite, lors des jours suivants, revirement de situation, le ministère de la Culture donne son accord pour la célébration du 40e jour en partenariat avec l’Organisation des Nations unies en Tunisie. La cérémonie a lieu le 5 septembre en présence de quelques membres de la famille du défunt, des personnalités politiques, de ses proches collaborateurs, de ses amis et des représentants de l’UGTT et de l’UTICA à l’instar de Foued Mbazaâ, Lazhar Karoui Chebbi, Noureddine Taboubi, Wided Bouchamaoui, Mehdi Jomâa, Boujemâa Remili, Abdelfatteh Mourou, Mohamed Zine El Abidine, Noureddine Ben Ticha et d’autres encore. Etaient absents les invités étrangers et les citoyens ainsi que sa femme et son fils Hafedh. L’heure n’est pas au faste ni au groupement populaire. La cérémonie est sobre sans ostentation.
Suite aux allocutions de certaines personnalités et amis du regretté, des documentaires retraçant le parcours politique et diplomatique du défunt, suivis d’une séance de psalmodie du Coran à sa mémoire. Auparavant, Mohamed Ennaceur, président de la République par intérim, a inauguré une rue portant le nom de Béji Caid Essebsi à Carthage, et ce, en présence de la famille du défunt et des cadres de la région, ainsi que des personnalités du conseil municipal et des représentants de la Commune.
Un traitement télé mou
Contrairement aux funérailles, la commémoration du 40e jour de la mort du président Béji Caid Essebsi n’a pas bénéficié du même traitement médiatique. Les funérailles ont été retransmises en direct par toutes chaînes de télévision publiques et privées et diffusées, par la suite, en boucle, alors que la célébration du 40e jour a été escamotée. Les téléspectateurs ont eu droit à un petit reportage ne dépassant pas trois minutes, diffusé dans le cadre du JT de 20 heures sur la Wataniya 1 ainsi que sur Hannibal TV, El Hiwar Ettounsi (émission «Tounes El yaoum»), qui a dépêché sur les lieux une journaliste qui a fait le récit du déroulement de la cérémonie sans plus. Ce n’est que le lendemain que la Wataniya a diffusé entièrement la cérémonie. Pourquoi un tel bâclage ? L’événement ne mérite-t-il pas qu’il soit retransmis en direct ? A part la campagne présidentielle, quels autres programmes importants occupent les tranches horaires des télévisions ? Des redifs rien que des redifs en attendant la grille de la rentrée.