Dans son 99e anniversaire, le CA Il voit mourir ses rêves et ses fictions, ses songes et son idéologie.
Il y a pourtant toute une histoire autour du club. Des hommes qui ont défié les lois de la nature, passant même le cap de l’impossible, sans la moindre intention de s’arrêter. Ils étaient capables de faire trembler les filets, de battre les records et faire rêver le grand public. Face aux starlettes d’aujourd’hui, d’ailleurs plus commerciales que compétitives, trop aseptisées, trop jeunes, la nostalgie nous donne beaucoup de regrets.
C’est surtout parce qu’on a aimé le Club Africain avec nos yeux d’enfant et de passionnés que nous regretterons toujours le passé. Personne ne peut oublier les hommes qui ont fait du club un monument. Un patrimoine. Des exemples les plus récents jusqu’aux légendes qui ont toujours préféré gagner que parler. Au fait, quand on est performant, on agit différemment…
Le modèle footballistique, tel qu’il est revendiqué aujourd’hui au CA, est affecté par des considérations et des arguments qui n’ont aucun rapport avec le sport. La remarque n’est pas anodine puisque le sens de la responsabilité, le sentiment d’appartenance, le sacrifice et la générosité dans l’effort ne font plus partie des priorités absolues des acteurs d’aujourd’hui. Tout cela dépasse largement le débat autour de l’idée que l’on se fait d’un club de football, d’un match, d’un résultat, d’un titre.
Ce qu’ils cherchent n’est pas tant d’être appréciés comme responsables et joueurs, vraiment capables de tirer leurs clubs vers le haut et de lui donner un peu de grandeur, mais plutôt de se cacher derrière les faux alibis, les polémiques inutiles. Ils ne s’arrêtent même pas lorsqu’ils réalisent qu’ils sont sur le point de déborder.
On pourrait soustraire les problèmes de forme qui ne cessent de marquer le quotidien du club, ses crises financières et ses retombées sur le parcours de l’équipe. Mais les questions essentielles pour l’avenir d’un club pas comme les autres restent toujours sans réponses.
L’image donnée aujourd’hui dépend beaucoup trop des dérives dans lesquelles il est entraîné et dont beaucoup de personnes en assument visiblement une grande partie. Mais tout cela n’est pas uniquement une affaire de personnes. C’est sûrement pareil avec tous ceux qui se sont succédé ces dernières années à la tête du club, ou encore ceux investis d’une responsabilité au sein des différentes équipes dirigeantes.
Une nouvelle génération de responsables se donne aujourd’hui le droit de se faire raison au CA. De contester, de polémiquer et défendre à tort ou à raison ses idées.
Il semble d’ailleurs entendu que les valeurs sportives et toute la signification qui s’y rattache n’ont plus de sens et de raison d’être ni pour les joueurs ni pour les dirigeants. C’est à ce titre qu’ils réagissent chaque dimanche et toutes les fois où ils se retrouvent dans les bureaux du club. Le football, comme ils le vivent, comme ils le dénaturent, aurait ainsi perdu une partie de son âme et beaucoup de son innocence. Dans un monde où les vrais responsables sont devenus minoritaires, les braves aussi, on assiste au procès du CA avec beaucoup de sous-entendus démagogiques. L’inconscience est en train de tout détruire.
L’espoir fait place au doute et le talent est en voie de congélation. Le Club Africain tourne le dos à la vie sportive, à la vie tout court. Les standards et les règles communément respectés sont bafoués. Il s’est avéré que se partager la médiocrité, c’est ce qu’on aime le plus dans le monde «merveilleux» des responsables clubistes. D’ailleurs rares sont ceux qui s’y retrouvent. Car plus personne n’est convaincu des raisons des choix des uns et des autres. L’impact est négligeable et les rôles sonnent faux. Pas dans le ton, pas dans les matchs. Pas bien dans leur peau aussi. Et trop tourné vers la médiocrité.
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