Accueil A la une Kaïs Saïed et Nabil Karoui réagissent aux résultats: Entre engagement et justifications

Kaïs Saïed et Nabil Karoui réagissent aux résultats: Entre engagement et justifications

Alors que pour Kaïs Saïed, l’élection présidentielle était un moment historique, une page de l’histoire qui s’ouvre, une nouvelle Tunisie à construire, pour Nabil Karoui, les résultats étaient inattendus et les justifications sont permises au vu d’une difficile campagne électorale.

Les dés sont jetés, une phase électorale atypique, qui a commencé dès le décès de l’ancien président de la République Béji Caïd Essebsi, touche à sa fin en attendant la cérémonie d’investiture, après examen d’éventuels recours, du nouveau président de la République Kaïs Saïed, ayant raflé près de 72% des voix au second tour de la présidentielle anticipée.

Dimanche dernier, les résultats des sondages à la sortie des urnes sont tombés, témoignant d’une victoire écrasante du candidat indépendant spécialiste en droit constitutionnel Kaïs Saïed, et c’était aux deux prétendants au Palais de Carthage de réagir. Alors que pour Kaïs Saïed, c’était un moment historique, une page de l’histoire qui s’ouvre, une nouvelle Tunisie à construire, pour Nabil Karoui, c’était des résultats inattendus et des justifications au vu d’une difficile campagne électorale.

Les premiers mots du candidat vainqueur de l’élection présidentielle étaient très attendus, après l’annonce des résultats approximatifs par les bureaux de sondages. « Aujourd’hui, la volonté du peuple s’est concrétisée, je remercie les citoyens et citoyennes qui viennent d’ouvrir une nouvelle page de l’Histoire. Le peuple tunisien a donné une leçon au monde entier, en donnant une nouvelle signification  à la révolution », a lancé Kaïs Saïed devant un grand nombre de journalistes et devant ses sympathisants lors d’un point de presse.

Fidèle à son identité, en tant que spécialiste en droit constitutionnel, Saïed a plaidé en faveur de l’application de la loi, la suprématie de la Constitution et de la justice. En effet, les premiers mots du nouveau président sont allés dans le sens de la nécessité d’appliquer la loi sur tout le monde assurant qu’il garantira la suprématie de la Constitution. « Nous sommes conscients de ce que nous disons et nous connaissons nos responsabilités. L’Etat doit continuer. Nous devons construire des relations basées sur la confiance, nous travaillerons dans le cadre de la Constitution et soutiendrons les causes justes, notamment celle de la Palestine », a-t-il noté. Ajoutant que la continuité de l’Etat sera assurée « grâce à ses lois et ses engagements internationaux », il a expliqué également être conscient de « l’ampleur de la responsabilité » qui l’attend.

Parlant de ses priorités, le président élu ne s’est pas départi de son discours de campagne, affirmant qu’elles seront celles du peuple et que la volonté du peuple se manifestera en décision.

Karoui n’écarte pas un recours

De l’autre côté, la réaction du candidat perdant se faisait également attendre. Pour Nabil Karoui, il était question de féliciter tous les Tunisiens qui ont voté pour lui, même s’il ne s’attendait pas à un tel échec cuisant. « Je ne m’attendais pas à ces résultats, nous ne sommes pas de mauvais perdants, nous respectons les règles du jeu démocratique, mais ma situation en prison et ma privation de faire campagne m’ont coûté très cher », a-t-il estimé.

Laissant la porte ouverte pour un éventuel recours contre les résultats de ce scrutin présidentiel, se basant notamment sur l’absence du principe d’égalité des chances entre les candidats, Karoui a affirmé que la décision sera prise par son parti à l’issue de l’annonce des résultats préliminaires. Lors d’une conférence de presse tenue au siège de sa campagne électorale, Nabil Karoui est notamment revenu sur les conditions de la tenue de sa campagne électorale pour justifier sa défaite, considérant que ces « conditions, dont essentiellement son incarcération, ne l’ont pas servi », « le résultat aurait été tout autre », a-t-il insisté. « Vous savez tous ce qui s’est passé et il faut s’interroger sur ce qui aurait pu avoir lieu si je n’avais pas été injustement emprisonné » a-t-il expliqué, soulignant en particulier les tentatives pour l’exclure de la course présidentielle et « le harcèlement subi dès l’annonce de ma candidature ».

Le candidat indépendant Kaïs Saïed a remporté, dimanche, le second tour de l’élection présidentielle anticipée avec plus de 72% des voix, selon les sondages, contre moins de 30% des voix pour son adversaire, le président du parti « Au Cœur de la Tunisie » Nabil Karoui.

Il deviendrait ainsi le deuxième président de la seconde République tunisienne après Béji Caïd Essebsi, élu en 2014 et décédé le 25 juillet dernier, et le septième président de la République tunisienne, en attendant la cérémonie d’investiture après examen d’éventuels recours et l’annonce des résultats définitifs.

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