Accueil Sport Billet : Le football sans argent, ça existe !…

Billet : Le football sans argent, ça existe !…

Il existe encore des clubs qui vivent des situations très bizarres. Des clubs où tout le monde met la main à la poche. Des clubs aux budgets réduits à peau de chagrin, avec des entraîneurs les moins bien rémunérés et des joueurs payés au strict minimum, mais qui réalisent encore des miracles avec des moyens limités. Alors que l’actualité ne donne certainement pas une belle image du football, que l’on sait que, depuis toujours, l’argent noir circule largement, et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie footballistique, il existe néanmoins de petites « structures » où la résistance est bien présente !
Est-il encore possible de faire revivre aujourd’hui l’aspect amateur, quand de nouvelles pratiques ont vu le jour et ont contribué à entretenir une spirale inflationniste ? Ceux qui n’aiment pas le football ont trouvé de quoi conforter leur mépris. Même s’ils ont tort, ce sport restera en quelque sorte comme la manifestation la plus criante des maladies d’une époque.
Nous continuons à parler dans cette rubrique de la santé financière de nos clubs qui s’est fortement dégradée. La remarque qui s’impose est que l’inflation s’explique par la structure du marché du football et par des moyens financiers en constante progression. Mais là où le bât blesse, là où ça fait mal, c’est lorsque l’explication a trait à la gestion des ressources le plus souvent mal orientées.
L’on sait que gagner coûte aujourd’hui cher. Très cher. Et pour tirer un club vers les hauts, pour le porter au sommet, il faut dépenser. Cependant, si certains s’en sortent plus ou moins bien avec un parcours satisfaisant sur le plan technique, on ne peut pas en dire de même sur le plan financier. Dans les coulisses, se cache justement une économie fragile en pleine dérive. Ce n’est donc ni plus ni moins que la déstabilisation qui menace nos clubs où les résultats, aussi exceptionnels soient-ils, ne suffisent pas à éponger les dettes.
Le football actuel incarne l’argent sans frontière, sans règle, sans limite et finalement sans but. La surenchère dure et durera tant que le culte ne sera pas remplacé. Cela a de multiples conséquences : une élévation significative de la concurrence sportive, un engouement populaire quasi-universel pour les grandes compétitions, un intérêt financier non dissimulé des médias qui ont su valoriser et commercialiser l’événement sportif auprès des annonceurs. Le surendettement fait peser un risque de crise systémique sur le football tunisien. Il remet en cause l’équité de la compétition. Seuls les gros clubs qui peuvent s’endetter et acheter des joueurs à prix d’or ont des chances de rivaliser et de survivre. L’incertitude des résultats, pourtant pierre angulaire des valeurs sportives, est ainsi compromise.
La compétition, la recherche de la performance, les objectifs économiques, parfois même politiques, caractériseraient mieux le football tel qu’on le vit actuellement. Il n’est plus le reflet des passions collectives. Il s’est transformé en une obsession incontournable qui occulte tout le reste. Dans un tel contexte, le dérapage est considéré comme un fait ordinaire, tandis que le caractère prétendument exemplaire est ouvertement contredit. Dans les coulisses, se cache une économie fragile et en pleine dérive. La déstabilisation menace nos clubs où les résultats, quelle que soit leur importance, ne suffisent pas. L’argent coule à flot, notamment grâce à l’arrivée de mécènes providentiels qui investissent le plus souvent à fonds perdus. Le football tunisien est resté bloqué au stade absurde d’une starification négative de ses acteurs. Nombreux sont pourtant ceux qui sont incapables de justifier leur rémunération. Encore moins manifester la verve, l’entrain et la passion pour ce qu’ils font. Il n’y a pas visiblement de pistes à creuser. Au fil du temps, tout ce qui se conçoit sur le plan financier et sportif est devenu une crainte avérée.

Charger plus d'articles
Charger plus par Jalel MESTIRI
Charger plus dans Sport

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *