Accueil Economie Centre de recherche en micro-electronique et nanotechnologie : La recherche s’attaque à la sécurité

Centre de recherche en micro-electronique et nanotechnologie : La recherche s’attaque à la sécurité


Au Centre de recherche en micro-électronique et nanotechnologie (Crmn) de Sousse, un appui est fourni à l’innovation technologique en micro-électronique, nanotechnologie et applications. Des projets de recherche sont lancés dans le domaine de la sécurité. Le projet Fact cible, quant à lui, l’accès à l’espace.


Le gouvernement tunisien à lancé un appel pour proposer des projets de recherche pour lutter contre le terrorisme, et ce, suite aux attentats terroristes de 2015 commis notamment à Sousse, au Bardo et à Tunis (avenue Mohamed V). C’est ainsi que le Crmn a proposé avec ses partenaires groupant 15 laboratoires de recherche répartis dans plusieurs universités à Sousse, Monastir, Sfax, La Manouba, Carthage et El Manar, 3 entreprises spécialisées en technologie ainsi que le ministère de la Défense nationale, trois sous-projets qui composent le projet Pacte de lutte contre le terrorisme.

Le Centre de recherche en micro-électronique et nanotechnologie (Crmn) de Sousse, créé en 2012 et entré en fonctionnement en 2013, gère actuellement plusieurs projets entrant dans le cadre des priorités nationales de la recherche scientifique en matière de technologies dont le projet baptisé Programme d’action contre le terrorisme en ingénierie (Pacte), le projet de Fabrication et d’application des cubes en Tunisie (Fact), le projet européen entrant dans le cadre du programme de recherche européen Horizon 2020 (H2020).

Détection des gaz explosifs
Le premier sous-projet, comme nous l’a indiqué le professeur Kamel Besbès, DG du Crmn de Sousse, baptisé Système de nanocapteurs intelligents de fouille électronique (Snifer), permet de développer un système de détecteurs de gaz explosifs avec un processus d’intelligence artificielle permettant la détection des gaz visés. Le second sous-projet baptisé Pack d’intervention de surveillance et de télécommunications embarquée (Piste) est relatif à la transformation d’une zone d’intervention militaire en un espace intelligent multi-capteurs et sécurisé.

Le troisième sous-projet baptisé Programme fédéré pour l’identification intelligente multi ressources (Profiler) permet de développer un système d’information géographique associé au mouvement suspect basé sur les médias sociaux (Facebook), les communications téléphoniques et les messages (SMS). Ce sous-projet est consolidé par l’établissement d’un dictionnaire intelligent qui permet d’enregistrer le vocabulaire utilisé par les suspects du terrorisme et des crimes organisés.
Il a noté que ces 3 sous-projets qui mobilisent 70 chercheurs entre séniors et doctorants forment le projet Pacte qui s’étale de 2017 à 2020. L’évolution récente du secteur spatial, a-t-il poursuivi, se traduit par la réalisation et l’usage de photos satellites dans les domaines de l’agriculture, de l’aménagement du territoire et la gestion des risques sécuritaires et d’environnement.

La géolocalisation fait son entrée
De plus, on parle actuellement de l’internet par satellites et de télémétrie (transmission à travers l’espace) et l’arrivée d’entreprises privées dans ce domaine qui viennent consolider la communication satellite classique (transmission TV par exemple). Une autre application fort importante de l’espace : celle de la géo-localisation. Il s’agit de déterminer une position géographique sur terre à travers la combinaison de signaux provenant de 4 satellites au moins. Dans ce domaine, une concurrence mondiale a été constatée actuellement au niveau des puissances mondiales (Chine, USA, Europe, Russie….). La géolocalisation est concrétisée à travers plusieurs applications en logistique (optimisation du transport terrestre, maritime et aérien), en agriculture de précision (pilotage automatique des engins agricoles pour les grandes plantations) et en usage quotidien pratiqué par les citoyens (détermination de l’itinéraire de la route à travers des applications comme celles de Google Maps).

Il a ajouté qu’afin que la Tunisie puisse construire sa propre stratégie d’accès à l’espace, le Crmn mène activement un projet pour installer une plateforme
de montage et de tests de nanosatellites dont le poids varie entre 1 et 10 kg et notamment la fabrication d’un cube-SAT pour des applications de télémétrie. Dans ce cadre, le projet Fact fédère 4 partenaires à savoir le Crmn, le labo de micro-électronique et d’instrumentation de la faculté de Monastir, l’entreprise «Enova Robotics» et le centre national de cartographie et de télédétection du ministère de la Défense nationale.

Ce projet est financé par le programme «PAQ-Collabora» (programme d’appui à la qualité) du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique qui s’étale de 2018 à 2021. Notre interlocuteur a noté que cette plateforme qui mobilise 15 chercheurs tunisiens spécialisés en électronique et microélectronique est en cours de réalisation.
«Tous ces projets viennent consolider les 3 principales missions du Crmn de Sousse à savoir le développement des compétences technologiques, l’installation de plates-formes technologiques et le leadership dans la recherche scientifique fédérée regroupant plusieurs labos, entreprises et départements, et ce, dans le cadre des priorités nationales de la recherche scientifique.», a-t-il conclu.

Charger plus d'articles
Charger plus par Hichem BENZARTI
Charger plus dans Economie

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *